Le Brésil a achevé le raccordement de l’État de Roraima à son réseau électrique national, marquant la fin d’une longue période d’isolement énergétique pour cette région frontalière. Ce projet d’infrastructure, appuyé par des investissements publics fédéraux, vise à garantir une alimentation plus stable et à réduire les coûts élevés liés à la production thermique locale.
Des économies budgétaires pour l’État fédéral
Selon les données communiquées par le gouvernement, la connexion permettra d’économiser environ 600 millions de réaux ($111 millions) par an en réduisant l’achat de carburant utilisé par les centrales thermiques de Roraima. Cette région, située au nord du pays, était jusqu’à présent la seule à ne pas bénéficier de l’interconnexion nationale et dépendait également de l’électricité importée du Venezuela.
La ligne de transmission récemment mise en service traverse plusieurs centaines de kilomètres de territoire, dont des zones sensibles sur le plan environnemental et autochtone. Le projet, lancé il y a plus de 14 ans, avait été retardé à plusieurs reprises en raison de procédures administratives et de consultations obligatoires avec les communautés concernées.
Un projet public de longue haleine
Les autorités brésiliennes ont confirmé que le système interconnecté reste actuellement en phase de test, mais qu’il permettra à terme d’assurer la sécurité énergétique de Roraima. Le gouvernement central a financé l’essentiel des travaux à travers des programmes d’infrastructure stratégique, visant à moderniser et unifier les réseaux électriques dans l’ensemble du pays.
Le président Luiz Inácio Lula da Silva a déclaré que l’intégration énergétique régionale pourrait devenir un levier de coopération avec d’autres pays sud-américains. Il a estimé que le modèle brésilien pouvait favoriser une plus grande stabilité dans l’approvisionnement énergétique au niveau continental.
Un chantier ralenti par les enjeux territoriaux
Le tracé de la ligne traverse des territoires autochtones, ce qui a imposé des délais supplémentaires dus aux exigences réglementaires et aux procédures d’autorisation. Le gouvernement a indiqué que les investissements visaient également à améliorer l’accès aux services essentiels dans ces zones, y compris l’extension de l’accès à Internet pour les populations locales.
Le chef de l’État a précisé que ces infrastructures devaient profiter à tous les habitants du pays, en insistant sur la volonté d’inclure les régions éloignées dans les programmes publics de développement énergétique et numérique.