Le Brésil a finalisé l’attribution de cinq blocs pétroliers offshore en eaux très profondes, générant des recettes de BRL103,7mn ($19,2mn) pour l’État. Organisées par l’Agência Nacional do Petróleo, Gás Natural e Biocombustíveis (ANP), ces enchères ont vu la participation de plusieurs groupes internationaux, dont Equinor et Cnooc, consolidant ainsi la présence étrangère dans la zone pré-salifère du pays.
Des majors étrangères renforcent leur ancrage
Situés au large des États de Rio de Janeiro et de São Paulo, les blocs concédés sont localisés dans la région du pré-sal, qui abrite des réserves pétrolières stratégiques sous une couche de sel épaisse et difficile d’accès. Sur les sept blocs proposés, cinq ont été adjugés, la plupart à des groupes d’envergure internationale. Equinor a obtenu deux permis, l’un en opérateur unique et l’autre en consortium avec Petróleo Brasileiro S.A. (Petrobras).
Le directeur général de l’ANP, Artur Watt, a indiqué que le résultat allait « au-delà des espérances », saluant l’intérêt soutenu du marché. Les entreprises engagées devront verser un pourcentage de leurs profits à l’État brésilien, selon les conditions fixées dans les contrats d’exploration.
Accélération de l’activité exploratoire avant la COP30
Cette annonce survient deux jours après l’approbation donnée à Petrobras pour entamer le forage d’un bloc situé à environ 500 km de l’embouchure de l’Amazone. Ce projet, validé par l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama), a été lancé dès l’obtention du feu vert réglementaire.
Le président Luiz Inácio Lula da Silva soutient cette orientation énergétique, considérant l’exploration pétrolière comme compatible avec les engagements climatiques du pays. Artur Watt a déclaré que « le maintien des activités d’exploration et de production est tout à fait compatible avec la transition énergétique », affirmant que la réduction de l’offre nationale profiterait mécaniquement à d’autres producteurs.
Maintien d’un équilibre entre croissance et offre énergétique
Les autorités brésiliennes insistent sur l’importance de préserver la sécurité énergétique nationale dans un contexte de transition mondiale. Selon l’ANP, toute restriction anticipée de l’offre domestique de pétrole pourrait être contre-productive pour l’économie nationale et renforcer la dépendance à des sources d’approvisionnement étrangères.
Alors que la COP30 doit s’ouvrir à Belém, en Amazonie, les décisions prises confirment la volonté du Brésil de maintenir une activité soutenue dans l’exploration offshore. Le pays entend continuer à exploiter ses ressources tout en s’ajustant progressivement aux nouvelles dynamiques de la demande mondiale en énergie.