Les prix à terme du pétrole brut ont ainsi légèrement baissé le 7 avril à la mi-journée. Dans un même temps, les détails concernant les plans des membres de l’Agence internationale de l’énergie pour puiser dans les réserves stratégiques de pétrole ont été donnés.
La libération des réserves stratégiques dynamise le marché
De nouveaux détails sont donc apparus le 7 avril concernant la promesse de l’AEI. Celle-ci va ainsi puiser 60 millions de barils de pétrole dans les réserves stratégiques. De la même manière, le Japon prévoit de libérer 15 millions de barils de pétrole.
L’ampleur de la libération de pétrole du Japon est la deuxième plus importante après celle des États-Unis dans le cadre de la libération de l’AIE. C’est aussi la première libération de pétrole des réserves nationales japonaises depuis leur création en 1978.
Le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, avait déjà déclaré le 6 avril que les pays membres de l’AIE ont accepté de libérer 120 millions de barils de pétrole stockés. 60 millions de ces barils doivent provenir des États-Unis, dans le cadre de leur prélèvement sur leurs ressources stratégiques pétrolières.
Le prix du Brent en légère baisse
Le prix du Brent s’est négocié pour la dernière fois sous les 100 $/b le 17 mars, et s’est établi pour la dernière fois sous ce niveau le 16 mars. Nous assistons donc aujourd’hui à une baisse des prix du brut encourageante. Au 7 avril, à 16h29 GMT, le NYMEX May WTI était en baisse de 1,52 $ à 94,71 $/b et l’ICE June Brent était en baisse de 1,79 $ à 99,28 $/b.
Cependant, Phil Flynn, analyste de marché pour Price Futures Group, avertit du caractère temporaire de cette baisse :
« Dans l’ensemble, c’est probablement juste une correction dans un marché haussier et les gens se réajustent. Je ne pense pas que le sommet soit atteint pour le pétrole, loin de là. »
Les analystes ont également souligné la faiblesse récente des marchés financiers. Ainsi, les marchés financiers ont été secoués cette semaine par les responsables de la Réserve fédérale américaine. Ces derniers ont appelé à un resserrement agressif de la politique monétaire dans les mois à venir. Il aura pour but de venir contrer la hausse de l’inflation. Cela a suscité la crainte d’un atterrissage brutal qui pourrait plonger l’économie dans la récession.
Une baisse des prix illusoire
Le dernier procès-verbal de la Réserve fédérale du 6 avril a démontré plusieurs points. Plusieurs responsables sont ainsi favorables à une hausse des taux d’intérêt d’un demi point de pourcentage. Ils cherchent également à réduire son bilan de 95 milliards par mois.
Si la baisse des prix du Brent semble être une bonne nouvelle pour l’économie mondiale, elle n’est probablement que temporaire. En effet, Stephen Innes, associé directeur de SPI Management nous livre son point de vue dans une note du 7 avril :
« En plus de l’énorme libération des réserves mondiales, la destruction de la demande et la récession sont actuellement le seul mécanisme de baisse des prix dans un monde dépourvu de tampons de stocks. Certaines personnes ont coché l’une ou l’autre de ces cases pendant la nuit, alors que des signaux de fumée de récession pointent à l’horizon ».
Ainsi, il exprime l’idée que la baisse des prix est du Brent est indexée sur des mécanismes peu fiable. En effet, la libération de réserves mondiales va certes permettre aux marchés pétroliers de se détendre. Cependant, ces quantités vont rapidement s’épuiser et les consommateurs seront dans une situation similaire à aujourd’hui.
Il est donc nécessaire de trouver des solutions viables qui permettront de stabiliser durablement le marché du brut. Il est indéniable qu’il est aujourd’hui extrêmement volatil, avec des prix qui peinent à se maintenir.