Le groupe pétrolier saoudien Saudi Arabian Oil Company (Aramco) a déclaré un bénéfice net de 26,94 milliards de dollars (101 milliards de rials) au troisième trimestre, contre 27,56 milliards de dollars à la même période l’an dernier. Cette performance marque la onzième baisse trimestrielle consécutive du bénéfice net de l’entreprise. L’environnement macroéconomique global et l’augmentation des niveaux de production des pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) ont continué à exercer une pression baissière sur les cours du brut.
Résultat ajusté en légère progression
Hors éléments exceptionnels, le résultat net ajusté d’Aramco affiche une progression de 1 % en glissement annuel, atteignant 27,98 milliards de dollars, dépassant ainsi les attentes du marché. Quinze analystes consultés par l’entreprise avaient anticipé une valeur médiane de 26,5 milliards de dollars. Cette performance s’explique en partie par une maîtrise des coûts d’extraction et une adaptation opérationnelle à l’évolution des cours.
La demande mondiale reste confrontée à des tensions commerciales persistantes, tandis que les craintes de récession pèsent sur les perspectives des prix. La décision de plusieurs membres de l’Opep+ d’augmenter les quotas de production a contribué à un afflux d’offre sur les marchés. L’Arabie saoudite continue de produire en dessous de sa capacité maximale de 12 millions de barils par jour (Mb/j), maintenant ainsi une marge de manœuvre stratégique.
Déploiement de solutions numériques et pression budgétaire
Aramco poursuit le déploiement de solutions numériques pour améliorer l’efficacité de ses opérations. Son président-directeur général Amin Nasser a confirmé l’intention du groupe d’accélérer l’adoption de technologies d’intelligence artificielle. Une prise de participation minoritaire dans la société saoudienne d’intelligence artificielle Humain a récemment été annoncée.
Malgré ses bénéfices élevés, la contribution d’Aramco au budget saoudien demeure capitale. Le gouvernement prévoit un déficit équivalant à 5,3 % du produit intérieur brut en 2025. Le lien entre les résultats de l’entreprise et la stabilité financière de l’État reste un élément déterminant dans les politiques de production et d’investissement du royaume.
Équilibre fragile face à la volatilité du marché
La stratégie énergétique de l’Arabie saoudite, reposant sur une hausse ciblée de la production et un positionnement concurrentiel sur le marché mondial, s’inscrit dans un contexte de forte volatilité. Les tensions géopolitiques, notamment les sanctions américaines contre des entreprises russes du secteur énergétique, ont limité une baisse plus marquée des prix.
Les acteurs du marché anticipent une persistance de la pression sur les cours à l’approche de 2026, alors que plusieurs pays producteurs augmentent progressivement leurs volumes exportés. Dans ce contexte, les performances trimestrielles d’Aramco sont suivies de près par les analystes et les responsables budgétaires du royaume.