Le groupe pétrolier saoudien Saudi Arabian Oil Company (Aramco) a annoncé une baisse de 4,6% de son bénéfice net au premier trimestre 2025, totalisant 97,54 milliards de riyals saoudiens (26,01 milliards $), contre 102,27 milliards de riyals (27,27 milliards $) pour la même période en 2024. Ce recul intervient dans un contexte de ralentissement des revenus liés aux ventes et d’augmentation des charges opérationnelles.
La pression des coûts et du commerce mondial
Selon une déclaration publiée par la Bourse saoudienne et relayée par l’Agence France-Presse, cette diminution des bénéfices découle directement de « revenus plus faibles et d’autres produits liés aux ventes, ainsi que de dépenses d’exploitation plus élevées ». Aramco reste néanmoins l’un des piliers financiers de l’économie du royaume, où l’État détient 81,5% du capital de l’entreprise.
Le président-directeur général d’Aramco, Amin H. Nasser, a souligné que « les dynamiques du commerce mondial ont affecté les marchés de l’énergie au premier trimestre 2025, l’incertitude économique influençant les prix du pétrole ». Les cours pétroliers ont subi une pression importante, notamment en raison des inquiétudes entourant les politiques commerciales des États-Unis et leur impact potentiel sur la demande mondiale.
Un recul stratégique pour Vision 2030
L’évolution des performances financières d’Aramco intervient alors que l’Arabie saoudite intensifie ses investissements dans le cadre du programme Vision 2030, initié par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Ce plan vise à diversifier l’économie saoudienne pour réduire sa dépendance au pétrole, avec des projets tels que la mégapole NEOM, estimée à 500 milliards $, ou encore la candidature à l’organisation de la Coupe du monde 2034 et la construction d’un nouvel aéroport international à Riyad.
En 2022, Aramco avait atteint des résultats records à la suite de la flambée des prix du brut provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, permettant au royaume d’afficher un excédent budgétaire pour la première fois en près de dix ans. Toutefois, la tendance baissière des cours depuis 2023 a inversé cette dynamique.
Prévisions budgétaires et dépendance structurelle
En septembre, le ministère saoudien des Finances a annoncé prévoir un déficit budgétaire équivalant à 2,3% du produit intérieur brut en 2025, anticipant une poursuite de ce déséquilibre jusqu’en 2027. Dans ce contexte, la baisse des revenus d’Aramco soulève des enjeux budgétaires majeurs pour le financement de la stratégie de développement du pays.
« L’impact de la volatilité économique mondiale sur nos résultats illustre l’importance de notre approche à long terme », a déclaré Amin H. Nasser, selon les propos repris par BGNES le 11 mai.