Le projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) a franchi une nouvelle étape avec l’achèvement du bâtiment de contrôle, conçu pour superviser en continu les opérations techniques du réacteur en construction. Implanté à Cadarache, dans le sud-est de la France, cet édifice de 3 500 mètres carrés a été construit par l’entreprise française Demathieu Bard, pour le compte de Fusion for Energy (F4E), l’agence européenne chargée de la contribution de l’Union européenne à ITER.
Le chantier, qui a mobilisé plus de 200 000 heures de travail sur cinq ans, comprend une salle de contrôle de 800 mètres carrés équipée de 30 postes de travail, des salles serveurs, des bureaux, un poste de commandement, un espace visiteurs et un réfectoire. L’ensemble est relié au siège d’ITER par une passerelle piétonne destinée à faciliter la circulation des équipes entre les deux zones.
Des installations techniques pour une supervision en continu
L’infrastructure a été conçue pour un fonctionnement en continu, avec des normes spécifiques en matière d’accessibilité, de confort acoustique et d’éclairage naturel. À la suite de la livraison du bâtiment, les travaux d’aménagement technique ont inclus l’installation des systèmes de ventilation, de distribution électrique et de sécurité incendie. Parallèlement, les équipes d’ITER ont mis en place les équipements informatiques dans 80 baies électroniques destinées au traitement de données en temps réel.
Les premières équipes techniques ont commencé à intégrer le site, transférant les opérations depuis les salles de contrôle temporaires vers cette nouvelle infrastructure. Celle-ci jouera un rôle central dans la phase de mise en service et les futures opérations d’essai du réacteur, en supervisant les systèmes actuellement en cours de test.
Un jalon dans la préparation opérationnelle du réacteur
ITER vise à démontrer la faisabilité de la fusion nucléaire comme source d’énergie à grande échelle. L’installation expérimentale prévoit de générer 500 MW de puissance thermique pour 50 MW de puissance d’entrée dans le plasma, bien que le site ne soit pas conçu pour produire de l’électricité. Selon les plans révisés, une première phase d’opérations avec fusion deutérium-deutérium est envisagée à l’horizon 2035.
Trente-cinq pays participent à ce projet, dont l’Union européenne qui en finance près de la moitié. Les autres membres – Chine, Inde, Japon, Corée du Sud, Russie et États-Unis – partagent le financement du solde. La construction, entamée en 2010, a connu plusieurs ajustements de calendrier. Le bâtiment de contrôle représente une infrastructure clé pour la maintenance et le pilotage technique des installations du site dans les années à venir.