Le Bahreïn pourrait instaurer une unité de négoce pour ses produits pétroliers afin d’augmenter ses exportations. Le pays est dans une transformation de son écosystème énergétique et cette décision n’est que la continuité d’une réflexion plus globale. Le pays veut également prendre en compte les contraintes climatiques en prônant des objectifs ambitieux en matière environnementale.
Augmenter les exportations des produits pétroliers du Bahreïn
Premièrement, le Bahreïn envisage de mettre en place une unité de négoce pour le carburant et les autres produits fabriqués dans sa raffinerie de Sitra. Cette dernière s’agrandit. Ainsi, le Bahreïn va augmenter la capacité de sa raffinerie de quelque 280.000 b/j actuellement à 400.000 b/j d’ici 2024. Le fait d’importer du GNL à l’avenir, pour répondre aux pics de demande d’électricité, est également à prendre en compte dans la stratégie du Bahreïn.
Mark https://energynews.pro/wp-content/uploads/2022/07/RENTEL-POWERPLUG-KLOET-061dd11042019-7.jpeg, PDG de Nogoholding, partage ce point de vue sur la création de cette unité. Il commente:
« Vous mettez tout cela ensemble et il semblerait logique que nous ayons une capacité de négoce. »
Deuxièmement, tout projet de création d’une unité de négoce ne vise qu’à ajouter « un peu de valeur » aux produits. À l’heure actuelle, les ventes de pétrole du Bahreïn se font par le biais de la compagnie pétrolière nationale Bapco. Cela se fait grâce à un processus de mécanisme commercial assez simple. Le Bahreïn désire s’adapter et rejoindre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis qui disposent d’une branche commerciale au sein de leurs entreprises publiques pétrolière.
En outre, le Bahreïn vend traditionnellement ses produits en Inde, au Pakistan et dans la région Asie-Pacifique. Le pays entrevoit, grâce à l’instauration d’une unité de négoce, la possibilité de pénétrer le marché européen. En particulier, dans le domaine du diesel.
Au Bahreïn, une ambition énergétique globale
Tout d’abord, l’augmentation de la capacité de la raffinerie Sitra s’inscrit dans le cadre d’un programme de modernisation de 7 milliards de dollars. Après sa mise à niveau, la raffinerie pourra traiter des bruts à haute teneur en soufre de qualité inférieure. Ce projet devrait être achevé en 2023, même si les opérations complètes ne seront possible qu’à l’horizon 2024.
Ensuite, le plan de modernisation comprend l’inclusion d’un projet pétrochimique. Il y aurait une utilisation du naphte comme charge d’alimentation « suffisante ». Elle sera de taille mondiale et compétitive par rapport aux autres unités de la région. Ce projet dépend de l’avancement de la modernisation de la raffinerie. C’est pourquoi le Bahreïn, via la société Bapco, réalise des études marketing et techniques. Elle discute également avec des fournisseurs de technologie et des financiers pour la viabilité de ce projet.
Le virage environnemental
De plus, le Bahreïn suit l’exemple de l’Arabie saoudite et des EAU en s’engageant à atteindre le Net Zero d’ici 2060. Par ailleurs, d’ici 35%, le Bahreïn ambitionne de réduire ses émissions de GES de 30%.
De facto, Nogaholding doit contribuer à la réduction des émissions du Bahreïn. L’entreprise va développer, conjointement avec la société italienne Eni, un dispositif de CCUS. Le Bahreïn prévoit un projet de grande ampleur: la mise en place du CCUS pourrait éliminer 10 à 12 millions de tonnes par an de CO2.
Enfin, le pays prévoit d’importer de l’électricité renouvelable depuis le réseau interconnecté du Conseil de coopération du Golfe. Cela complétera sa capacité de production par des énergies plus propres.