Ilham Aliyev, président de l’Azerbaïdjan, nomme l’ancien ministre de l’Économie Rovshan Najaf à la tête de SOCAR. Le président de la Compagnie pétrolière d’État de la République d’Azerbaïdjan, Rovnag Abdullayev, quitte ses fonctions. Cette décision fait suite à une ordonnance du président Aliyev du 10 février. Abdullayev dirige l’entreprise d’État depuis 2005.
Rovshan Najaf doit dorénavant occuper le poste par intérim jusqu’à une éventuelle nomination définitive.
Les motifs du licenciement
Vahid Ahmadov, membre de la commission parlementaire sur la politique économique, l’industrie et l’entrepreneuriat, apporte un élément de réponse. Il estime que le changement de direction de SOCAR a pour objet d’éliminer plusieurs problématiques internes en Azerbaïdjan.
La plupart d’entre elles gravitent autour d’un supposé phénomène de corruption endémique. L’association suisse Public Eye travaille par exemple à exposer l’ampleur de celui-ci. Elle dévoile différentes tentatives de corruption liées à divers dossiers sportifs et culturels. L’image de SOCAR, en outre, pâtit de son rôle dans la guerre du Haut-Karabagh de fin 2020.
En somme, une pluralité de facteurs peut expliquer le départ du précédent PDG de l’entreprise. Pour Ahmadov cependant, tous convergent vers la volonté du président d’améliorer l’image de SOCAR et de l’Azerbaïdjan à l’international.
SOCAR en Azerbaïdjan : quels changements ?
Selon l’analyste du marché pétrolier Ilham Shabah, de grandes transformations sont à attendre dans l’entreprise d’État. Ceux-ci concernent aussi bien la base de SOCAR, son personnel, que son sommet, c’est-à-dire sa direction.
Shabah rapporte que la forme de gouvernance verticale de SOCAR en vigueur depuis 2006 en Azerbaïdjan doit changer. Plus précisément, cet organe de contrôle va laisser sa place à un système de gouvernance collégial.
Plus simplement, ce nouveau système doit réduire significativement les pouvoirs du président de SOCAR. La marge de manœuvre de Rovshan Najav doit nécessairement devenir plus étroite que celle de son prédécesseur.
Finalement, le président de l’Azerbaïdjan entend corriger l’image de SOCAR en imposant un contrôle plus strict sur la nouvelle direction de l’entreprise.