L’Azerbaïdjan, désigné pour présider la 29e conférence climatique des Nations unies (COP29), met en avant le gaz naturel comme une solution de transition énergétique. Malgré les appels de l’ONU à accélérer l’abandon des énergies fossiles, le ministre Moukhtar Babaïev a affirmé que son pays continuerait à augmenter ses volumes de production de gaz tout en développant des projets d’énergies renouvelables. Cette stratégie vise à répondre à la demande de l’Union européenne pour la sécurité énergétique.
La Stratégie Énergétique de l’Azerbaïdjan
En 2023, les exportations de gaz de l’Azerbaïdjan ont augmenté de manière significative. Selon Moukhtar Babaïev, cette augmentation est justifiée par la forte demande européenne. En effet, le gaz azéri est une des alternative au gaz russe pour les pays de l’Union européenne. L’Azerbaïdjan, deuxième puissance pétrogazière à présider les négociations climatiques après les Émirats arabes unis, s’efforce de maintenir un équilibre entre l’exploitation de ses ressources fossiles et les investissements dans les énergies renouvelables.
Le président Ilham Aliev a récemment qualifié les réserves de gaz de son pays de « cadeau des dieux ». Ce discours reflète la position de nombreux pays en développement, qui voient dans leurs ressources naturelles une opportunité économique essentielle.
Contexte Géopolitique et Enjeux Climatiques
Les organisateurs de la COP29 ont annoncé que le président Aliev appellera à un cessez-le-feu mondial pendant la conférence. Cette initiative vise à mettre en lumière le lien entre conflits armés et émissions de gaz à effet de serre. Ialtchine Rafiev, négociateur principal de la COP29, a souligné que les activités militaires sont parmi les principales sources d’émissions, impactant directement l’agenda climatique.
Un autre enjeu majeur des négociations sera l’aide financière des pays riches aux pays en développement pour qu’ils puissent investir dans les énergies propres. Les discussions à Bonn ont déjà mis en évidence la nécessité d’augmenter les contributions financières, au-delà des 100 milliards de dollars par an initialement prévus.
Initiatives de Financement Innovantes
Pour répondre aux besoins financiers croissants, la présidence de la COP29 propose des sources de financement « innovantes ». Cela pourrait inclure une contribution des producteurs d’énergies fossiles au financement des actions climatiques dans les pays les plus vulnérables. Cette proposition, encore à ses débuts, est en cours de discussion avec différents pays et institutions internationales.
D’autres solutions proposées incluent des taxes sur les industries polluantes comme l’aviation et le transport maritime, ou encore une taxe mondiale sur les milliardaires, comme suggéré par le Brésil. Ces idées visent à diversifier les sources de financement pour mieux soutenir les pays en développement face aux défis climatiques.
Perspectives et Défis à Venir
La désignation de l’Azerbaïdjan pour organiser la COP29 est intervenue dans un contexte géopolitique complexe, marqué par des tensions avec la Russie et des pourparlers de paix avec l’Arménie. Ces enjeux soulignent l’interconnexion entre politique internationale et actions climatiques.
L’Azerbaïdjan devra naviguer entre ces défis tout en s’efforçant de faire progresser les négociations sur l’aide climatique et les initiatives de financement. Le succès de la COP29 dépendra en grande partie de la capacité à trouver un consensus sur ces questions critiques.