Dans le sillage de la France qui trace sa voie vers la transition énergétique, et eu égard à la loi sur la transition énergétique de 2015, la Guadeloupe s’est fixée des objectifs ambitieux afin d’atteindre une autonomie énergétique d’ici 2030. Néanmoins, les réaliser s’avère ardu. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a rendu le mardi 12 mars 2024 un avis sur la forme que les « transitions énergétiques » devront prendre en Outre-mer. Le Cese révèle la complexité de la mise en place de l’indépendance énergétique sur le territoire guadeloupéen et pointe du doigt que cette date butoir sera « difficilement atteignable » voire même que « ces objectifs seront non atteints selon les territoires [ultramarins] ».
La Guadeloupe s’est, en effet, engagée dans une transformation majeure de son mix énergétique, passant d’une dépendance aux énergies fossiles à une diversification vers les énergies renouvelables. Cette transition est impulsée par une législation visant à réduire les émissions de carbone et à promouvoir la durabilité environnementale, notamment au sein des territoires ultramarins.
Les Avancées et les Obstacles
Malgré des progrès notables, permettre la mise en oeuvre de l’autonomie énergétique est loin d’être simple. La Guadeloupe est confrontée à plusieurs défis majeurs qui entravent la réalisation de ses objectifs ambitieux.
Consciente des avantages d’utiliser des énergies propres et décarbonées, la Guadeloupe veut de doubler sa production d’électricité issue de la géothermie. Or, le développement des projets énergétiques, sur le terrain, rencontre des retards significatifs, freinant ainsi les aspirations d’autonomie. A titre d’exemple, le processus de gestation de la géothermie peut durer jusqu’à 10 ans, ce qui retarde considérablement la mise en œuvre des initiatives.
Outre la lenteur des projets, celle que l’on surnomme « l’île aux belles eaux », doit faire face à des contraintes foncières et réglementaires. Comme sur la majorité des territoires ultramarins, où le foncier représente un enjeu important, la Guadeloupe manque d’espace pour le déploiement des infrastructures éoliennes et photovoltaïques. De plus, ces projets nécessitent des permis de construire et doivent être raccordés au réseau électrique, ce qui ajoute des complications réglementaires.
Vers une Transition Complète
Bien que la Guadeloupe soit confrontée à des défis considérables, sa détermination à atteindre l’autonomie énergétique est évidente. Elle n’est pas sans rappeler les velléités d’indépendance énergétique scandée par la France. Or, pour concrétiser cette vision, il est impératif de surmonter les obstacles actuels et de collaborer aussi bien à l’échelle locale que nationale. Pour le CESE, « une forte mobilisation – tant de l’Etat que des collectivités territoriales » est requise. En effet, la transition énergétique nécessite une approche holistique, impliquant non seulement les autorités locales et les entreprises, tout autant que la participation active des citoyens. Conjointement, les différents acteurs doivent s’engager à travailler ensemble de manière cohérente et coordonnée. Cela implique la mise en place de politiques efficaces, le renforcement des infrastructures, l’encouragement à l’innovation technologique et une sensibilisation accrue du public aux enjeux énergétiques.
En dépit des défis rencontrés, force est de constater que la Guadeloupe s’est fixée des objectifs ambitieux et est résolue d’entamer sa transition énergétique plus durable, démontrant ainsi son engagement envers un avenir énergétique plus propre.