Le volume de panneaux solaires arrivant en fin de vie en Australie devrait s’élever à 685 000 tonnes d’ici 2030, avant de croître à près de 1,16 million de tonnes d’ici 2035. Cette projection découle de l’accélération significative des installations photovoltaïques sur l’ensemble du territoire australien, principalement impulsée par les secteurs résidentiel et industriel.
Répartition des déchets solaires
Les déchets issus des installations domestiques constitueront initialement la majorité du volume à traiter, conséquence directe de l’implantation précoce et importante du solaire résidentiel dans les grands centres urbains du pays. À partir de 2035, toutefois, les grandes infrastructures photovoltaïques représenteront une part plus substantielle des déchets, atteignant 22,9 % du total contre seulement 9,8 % aujourd’hui. Cette évolution reflète la maturité croissante des projets à grande échelle, installés au cours des deux dernières décennies et arrivant progressivement en fin d’exploitation.
Concentration géographique des volumes
Trois États australiens concentreront près de 79 % du total des déchets solaires d’ici 2035 : la Nouvelle-Galles du Sud, le Victoria et le Queensland. Cette concentration s’explique par une adoption précoce et dense du photovoltaïque dans les grandes métropoles de ces régions, ayant atteint un niveau de saturation plus rapide que dans les autres États australiens. Les agglomérations urbaines de ces États devront ainsi absorber les plus grandes quantités de panneaux hors service, posant d’importants défis logistiques et économiques.
Valorisation potentielle des matériaux
Chaque panneau solaire standard de 20 kg contient des matériaux recyclables estimés à une valeur d’environ 22,6 dollars australiens (environ 13,70 euros). Sur la base des volumes prévus, l’Australie pourrait récupérer environ un milliard de dollars australiens (environ 606 millions d’euros) en matériaux recyclés d’ici 2035. Malgré ce potentiel économique, les filières industrielles de recyclage dédiées aux panneaux solaires restent à ce jour relativement peu développées sur le marché australien, laissant ouverte la question de leur structuration industrielle dans les années à venir.
Ces prévisions incitent les acteurs économiques et politiques à examiner les mécanismes industriels nécessaires à la gestion efficace de cette quantité croissante de panneaux photovoltaïques hors d’usage. L’efficacité de la gestion de ces déchets représentera à court terme un indicateur significatif des capacités industrielles australiennes.