L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a approuvé les objectifs de réexamen présentés par EDF pour prolonger de 30 à 40 ans ses quatre plus gros réacteurs, tout en lui demandant de compléter certains éléments, selon une décision publiée mardi.
L’ASN valide les objectifs généraux d’EDF pour le réexamen des réacteurs nucléaires
« L’ASN considère que les objectifs généraux retenus par EDF pour ce réexamen sont acceptables dans leur principe », note le gendarme du nucléaire, à propos de ce 3e « réexamen périodique », décennal, prévu pour les réacteurs de 1.450 mégawatts (MW).
Situés à Chooz (Ardennes) et Civeaux (Vienne), ces réacteurs, dits « N4 », sont les plus récents du pays. « Toutefois, l’ASN demande à EDF de compléter ou de préciser certains de ces objectifs généraux, de la même façon qu’elle l’avait fait pour les réacteurs de 900 et 1300 MW ».
Ce 3e réexamen périodique permettra de définir les conditions de la poursuite du fonctionnement de ces réacteurs jusqu’à leurs 40 ans. La loi en France impose à l’exploitant d’une installation nucléaire de réaliser tous les dix ans un réexamen, afin de revoir les risques en tenant compte de l’état du site, de l’expérience acquise, de l’évolution des connaissances par exemple sur le changement climatique.
Pour ces quatre réacteurs, EDF prévoit un réexamen en deux temps, avec une phase « générique » portant sur les sujets communs aux quatre, puis de 2030 à 2033, un réexamen « spécifique » à chaque réacteur. La phase générique débute par la définition d’objectifs par EDF. Ce troisième réexamen périodique sera notamment l’occasion d’achever l’intégration de modifications liées aux leçons de l’accident de Fukushima.
L’ASN note aussi qu’EDF a choisi de « tendre vers les objectifs de sûreté nucléaire fixés pour les réacteurs de 3ème génération de type EPR ». Dans une lettre au PDG d’EDF, l’ASN note cependant que les objectifs généraux retenus « ne reprennent pas totalement ceux retenus » pour d’autres. « Concernant la maîtrise du vieillissement et de l’obsolescence, j’attends, a minima, l’application des mêmes engagements que (ceux que) vous avez pris pour les autres réacteurs aux réacteurs de 1450 MW », écrit notamment le président de l’ASN, Bernard Doroszczuk. In fine « le réexamen conduit l’exploitant à améliorer le niveau de sûreté de l’installation », dit l’ASN.
La France compte 56 réacteurs, dont 32 de 900 MW, mis en service pour l’essentiel dans les années 1980, 20 de 1.300 MW, et les derniers, de 1.450.