L’Asie-Pacifique face au défi du captage de carbone pour réduire les émissions en amont

Avec des émissions croissantes dans les secteurs pétrolier et gazier, l'Asie-Pacifique explore des solutions de captage et stockage du carbone (CCS) pour atteindre ses objectifs climatiques, mais l'absence de cadre stratégique unifié freine les progrès.

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L’Asie-Pacifique est aujourd’hui au centre de l’attention mondiale concernant la réduction des émissions en amont dans les secteurs pétrolier et gazier. La région, largement dépendante des combustibles fossiles, voit ses émissions de dioxyde de carbone (CO2) augmenter, en particulier celles issues du gaz naturel. Ces émissions, produites lors de l’extraction et du traitement, incluent la ventilation de CO2 issue des réservoirs, qui représente un enjeu majeur pour atteindre les objectifs climatiques de la région.

Le captage et stockage de carbone (CCS), une technologie capable de capter le CO2 directement à la source pour l’injecter ensuite dans des formations géologiques souterraines, est perçu comme une solution viable. Selon les données de S&P Global Commodity Insights, le CCS pourrait réduire de 60 % les émissions de cycle de vie des actifs pétroliers et gaziers. Toutefois, cette réduction dépend de nombreux facteurs, tels que la teneur en CO2 des ressources et la rapidité de la mise en place des infrastructures de captage.

Un cadre réglementaire limité mais essentiel

Actuellement, seul l’Australie possède une réglementation dédiée, imposant aux exploitants de limiter les émissions de CO2 issues des réservoirs pour les nouveaux champs gaziers. Cette politique contraint les opérateurs à utiliser le CCS ou d’autres méthodes pour réduire les émissions, sous peine de devoir acheter des crédits carbone pour compenser leur impact. Ce mécanisme de sauvegarde australien établit un seuil zéro émission pour le CO2 de réservoir, un précédent dans la région. Cependant, cette réglementation reste unique en Asie-Pacifique, où aucun cadre global n’a été mis en place pour inciter ou contraindre les autres pays à adopter des mesures similaires.

Pour les entreprises, cette situation pourrait favoriser les champs présentant de faibles teneurs en CO2, mais elle impose aussi des coûts supplémentaires et peut limiter l’offre d’énergie abordable, ce qui pose des questions de priorités nationales pour certains gouvernements. L’équilibre entre la réglementation environnementale et les besoins énergétiques nationaux devient crucial pour avancer vers un modèle énergétique plus durable.

Projets et perspectives pour le captage de carbone en amont

Le CCS dans le secteur en amont du pétrole et du gaz est destiné à représenter 18 % de la capacité de captage mondiale d’ici 2035, avec une capacité estimée à 70 millions de tonnes par an. L’Asie-Pacifique figure en tête des régions en matière de projets de construction et de développement avancé dans ce domaine, suivie par l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient. À ce jour, la région compte 5 millions de tonnes par an de capacité CCS en construction, avec 7 millions de tonnes supplémentaires en phase avancée de développement.

La capacité de captage prévue pourrait atteindre 23 millions de tonnes par an d’ici 2035, un chiffre significatif mais encore insuffisant pour répondre aux besoins de réduction des émissions de la région. Sans CCS, les émissions issues de la ventilation de CO2 en amont en Asie-Pacifique pourraient atteindre 75 millions de tonnes par an d’ici 2035, illustrant l’urgence d’une capacité supplémentaire pour freiner la progression des émissions dans le secteur.

La dynamique des émissions dans les champs à forte teneur en CO2

Les champs à forte teneur en CO2 représentent une part importante de la production d’hydrocarbures en Asie-Pacifique. Afin de respecter les spécifications commerciales pour le gaz, une part conséquente de CO2 doit être séparée du gaz hydrocarbure, laissant des résidus hautement concentrés en CO2 qui sont ensuite ventilés dans l’atmosphère. Cette ventilation est aujourd’hui la principale source d’émissions en amont dans la région, surpassant d’autres activités comme la combustion de gaz de combustion, le torchage et les fuites de méthane.

Les projections indiquent une augmentation des émissions de CO2 dans cette région si les projets non sanctionnés n’intègrent pas le CCS. Ces actifs non sanctionnés, qui n’ont pas encore reçu de décision d’investissement finale, pourraient représenter 58 % de la production totale de la région tout en générant plus de 80 % des émissions en amont en 2050.

Les hubs de captage de carbone, une opportunité régionale

Les actifs non sanctionnés sont concentrés dans les principaux bassins de la région, comme les bassins de l’Est de Natuna et de la Malaisie en Indonésie, en Malaisie, en Thaïlande et au Vietnam. Ces zones présentent des opportunités de développement de hubs de CCS, capables non seulement de capturer les émissions des réservoirs des champs pétroliers et gaziers, mais également de réduire les émissions d’autres industries proches. Ces projets de hubs sont considérés comme des leviers stratégiques pour minimiser les coûts tout en étendant les capacités de captage dans une région en pleine expansion industrielle.

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