La Bolivie enverra moins de gaz vers l’Argentine au cours du prochain hiver. Pourtant, l’Argentine dépend depuis longtemps du gaz bolivien. Notamment pour son usage domestique et les centrales électriques.
Depuis l’invasion russe en Ukraine, l’Argentine cherche des approvisionnements alternatifs en gaz. En effet, le pays subit lui aussi les conséquences de la guerre.
En avril, un accord entre l’Argentine et la Bolivie concernant l’expédition de gaz naturel liquéfié (GNL) avait même été conclu entre les deux pays. La Bolivie devait envoyer environ 14 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour vers l’Argentine ou plus pendant l’hiver 2022. Or, suite à la décision de la Bolivie, le montant pourrait baisser de moitié l’année suivante.
Le porte-parole du gouvernement argentin déclare:
« Ils ont offert moins, ils ont demandé plus et ils négociaient. Ils (la Bolivie) ont une baisse très marquée de la production et des engagements pris avec le Brésil et l’Argentine, ainsi qu’une croissance du marché intérieur. »
L’Argentine se tourne vers une production nationale
L’Argentine espère réduire sa dépendance au gaz de la Bolivie et faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine. Par conséquent, elle espère qu’un nouveau gazoduc de la formation de schiste de Vaca Muerta lui permettra de commencer lentement à l’approvisionner au niveau national à partir de 2023.
Vaca Muerta en Patagonie en Argentine constitue l’une des plus grandes réserves mondiales de gaz et de pétrole de schiste. Découverte en 2010 par des ingénieurs et des scientifiques argentins de l’entreprise Repsol YPF, la formation stagne pendant 10 ans.
De plus, les données du cabinet de conseil Rystad Energy montrent que la production de pétrole et de gaz à Vaca Muerta se heurte à la limite de ce que les pipelines peuvent transporter.
Par conséquent, le gouvernement argentin se lance dans la construction d’infrastructures. Il prévoit aussi de nouveaux terminaux d’exportation près de Buenos Aires. Le gouvernement travaille également sur une loi sur le GNL à envoyer au Congrès dans l’espoir de stimuler les investissements.
En outre, la première étape de ce pipeline devrait s’achever en 2023. Ajoutant une capacité de 24 millions de m3/jour. A l’issue d’une deuxième étape, il ajoutera 44 millions de m3/jour au total actuel du pays qui est d’environ 120 millions de m3/jour.
Vaca Muerta pourrait ainsi devenir un fournisseur mondial clé de gaz alors que le monde cherche des alternatives à la Russie, dont l’industrie énergétique a été lourdement sanctionnée pour son invasion de l’Ukraine.