Selon le ministre de l’Énergie d’Arabie Saoudite l’objectif de neutralité carbone 2060 pourrait ne pas être atteint à cause de « circonstances imprévisibles ». Un discours qui peut surprendre, mais que confirme l’Agence internationale de l’énergie (IEA).
L’Arabie Saoudite face à des « circonstances imprévisibles »
Selon Abdulaziz bin Salman (ABS), ministre de l’Énergie d’Arabie Saoudite, il n’est pas certain que l’Arabie Saoudite atteigne ces objectifs. Les incertitudes économiques, sociales et technologiques sont trop nombreuses pour s’engager fermement sur la réussite du projet.
« Il se pourrait aussi que pour toutes sortes de circonstances imprévues, nous devions aller au-delà de 2060 […] cela dépend de la diversité économique, le bien-être économique et l’évolution de la technologie. », précise le Prince Abdulaziz bin Salman, ministre de l’énergie d’Arabie Saoudite pour The Economist.
Une chute de la demande enfoncerait l’Arabie Saoudite dans la crise économique
Selon ABS la décarbonation de l’Arabie Saoudite dépend de sa capacité à répondre à la demande mondiale d’hydrocarbure. Une chute de la demande enfoncerait l’Arabie Saoudite dans une crise économique qui stopperait la transition. Or pour l’IEA, une baisse annuelle de 8% de la demande est nécessaire pour atteindre les objectifs zero-carbone. À ce titre le plan de l’Arabie saoudite peut sembler paradoxal.
« Si le marché de l’énergie stagne, notre diversité économique n’aura pas lieu, nous devrons consommer la plupart de ces hydrocarbures […] nos émissions seront donc plus élevées ». Prince Abdulaziz bin Salman, ministre de l’énergie d’Arabie Saoudite.
Les exportations financent la transition
Selon ABS les exportations permettent le financement d’une transition de l’Arabie Saoudite du pétrole vers le gaz et l’hydrogène. Le gaz permettrait une exploitation d’hydrocarbure moins polluante et une accélération de la production d’hydrogène.
L’Arabie Saoudite entend devenir un important producteur d’hydrogène par le gaz et les énergies renouvelables avant 2060. Le projet de ville futuriste NEOM annoncé par le prince héritier d’Arabie Saoudite est censé devenir un pôle de production d’hydrogène. D’ici à 2030 l’hydrogène doit devenir le palliatif de l’Arabie Saoudite aux hydrocarbures en termes de consommation et d’exportation.
Malgré tout ces projets ambitieux reposent sur une croissance des exportations d’hydrocarbure pour financer la transition Saoudienne. Si l’Arabie Saoudite doute de la faisabilité du plan, l’IEA doute de la pertinence même d’une transition par l’exportation d’hydrocarbure.