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Lancement réussi pour Nucera, projet vert de l’aciériste Thyssenkrupp

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Thyssenkrupp Nucera, une « licorne » valant plusieurs milliards d’euros spécialisée dans la production d’installations d’hydrogène vert, a réussi vendredi son entrée en Bourse de Francfort, illustrant le potentiel de cette source d’énergie alternative aux combustibles fossiles.

Thyssenkrupp Nucera renforce sa position de leader dans l’industrie de l’hydrogène vert

L’action Thyssenkrupp Nucera a affiché en clôture une hausse de 18,85%; à 24,34 euros l’action, après avoir bénéficié d’une cotation d’entrée de 20 euros. De quoi valoriser l’entité cotée à environ 3,0 milliards d’euros. Nucera se veut la pépite « verte » du géant allemand de l’acier Thyssenkrupp, un conglomérat à l’histoire plus que centenaire, engagé dans une profonde transformation pour affronter les défis de la décarbonation.

Cette introduction en Bourse « élargit la flexibilité financière de Thyssenkrupp Nucera », et renforce son profil « en tant qu’acteur de premier plan dans les domaines de l’industrie de l’hydrogène vert », a déclaré Miguel Angel Lopez Borrego, président du directoire de Thyssenkrupp AG, quelques instants avant d’agiter la cloche sur le parquet de Francfort – Joker énergétique – Nucera fabrique des installations qui génèrent de l’hydrogène et peuvent le stocker à grande échelle à partir de sources d’énergie renouvelable telles que le solaire et l’éolien, augurant de multiples débouchés industriels.

L’hydrogène est appelé à jouer le rôle de « joker énergétique » dans une Allemagne qui a fermé en avril son dernier réacteur nucléaire et va tourner le dos au charbon lors de la prochaine décennie, en mettant le cap sur les sources d’énergie renouvelables (solaire et éolien), note Konstantin Oldenburger, chez CMC Markets. Pour Thyssenkrupp Nucera, l’entrée en Bourse est le dernier épisode d’une « histoire à succès » pour développer des unités de production d’hydrogène vert sur lesquelles comptent les entreprises pour atteindre la « neutralité climatique », a expliqué Werner Ponikwar, PDG de l’entreprise.

Projet d’introduction en bourse reporté, reste une licorne majeure avec ThyssenKrupp et De Nora comme actionnaires

La maison mère ThyssenKrupp se veut ici exemplaire, l’hydrogène étant appelé à remplacer à terme le charbon dans les hauts-fourneaux de son site historique de Duisbourg produisant de la fonte. Un projet dans lequel la région de Rhénanie du Nord – Westphalie veut injecter des milliards mais qui attend le feu vert européen en matière d’aides d’Etat. – « Princesse devenue Licorne » – Nucera, qui emploie environ 600 salariés, prévoyait son entrée sur le marché boursier l’année dernière, mais a dû reporter son projet en raison de conditions rendues difficiles par la hausse des taux d’intérêt et la volatilité croissante des marchés.

Cette introduction est la deuxième plus importante de l’année en Europe après celle en mai de la société italienne de jeux d’argent Lottomatica à Euronext Milan. Après sa cotation, Nucera va garder Thyssenkrupp comme actionnaire majoritaire tandis que le partenaire italien De Nora, spécialiste des électrodes et des systèmes de filtrage d’eau, va conserver une part minoritaire.

Nucera, licorne de l’hydrogène, lève des fonds pour soutenir ses technologies prometteuses

Les fonds levés permettront de soutenir les développements de ce fournisseur mondial de technologies d’électrolyse de l’eau alcaline (AWE) et de chlore-alcali (CA). Deux technologies encore jeunes sur lesquelles Nucera et sa maison mère ont misé, pour en faire « une entreprise (valorisée aujourd’hui) de plusieurs milliards d’euros », s’est félicité M. Lopez Borrego.

« La princesse enchantée est devenue une licorne », du nom de ces sociétés « tech » valorisées plus d’un milliard de dollars, a-t-il poursuivi. L’entreprise reste déficitaire en termes de résultat net et sa croissance « ne devrait vraiment s’accélérer que dans les années à venir », selon l’analyste Konstantin Oldenburger.

Le marché mondial de l’hydrogène devrait être multiplié par sept d’ici 2050, passant de 94 millions de tonnes en 2021 à 660 millions de tonnes en 2050, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Aussi, Nucera est une « lueur d’espoir » pour Thyssenkrupp, avance M. Oldenburger, alors que le conglomérat industriel qui produit des tôles d’acier de toute sorte de même que des sous-marins a traversé plusieurs années de turbulences financières. Le groupe qui a déjà cédé sa juteuse branche ascenseurs en 2020, cherche encore un avenir pour sa division sidérurgique, son coeur de métier.

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