Le consortium dirigé par ExxonMobil a entamé une nouvelle phase dans l’exploitation des ressources pétrolières offshore en Guyana avec le projet Hammerhead. Ce projet représente la septième initiative pétrolière dans le bloc Stabroek, avec un objectif de production de 120,000 à 180,000 barils de pétrole par jour. Situé dans la portion sud-centre du bloc, Hammerhead est planifié pour devenir opérationnel en 2029.
Ce développement inclut la réalisation de 14 à 30 puits de production et d’injection. En plus de la production pétrolière, le projet est conçu pour gérer une production de gaz naturel allant de 60,000 à 120,000 Mcf par jour. L’équipement de traitement en mer comprendra un FPSO (Floating Production Storage and Offloading) capable de stocker entre 1,4 et 2 millions de barils de pétrole, avec des tankers tiers prévus pour l’exportation du pétrole vers les marchés internationaux.
Infrastructure et Capacité de Production
L’infrastructure du projet Hammerhead comprend des équipements sous-marins fixés au fond marin et une unité FPSO en surface. Cette configuration permet de déshydrater et de compresser le gaz associé produit. Le gouvernement guyanais a déjà reçu les documents préliminaires d’ExxonMobil en juin dernier, bien que les détails initiaux étaient limités.
Avec l’arrivée de Hammerhead à son pic de production, le bloc Stabroek devrait atteindre une production de plus de 1,56 million de barils par jour. Actuellement, les FPSO de Liza Phases 1 et 2 ainsi que Payara produisent plus de 600,000 barils par jour. D’autres projets en développement, comme Yellowtail prévu pour 2025, Uaru pour 2026 et Whiptail pour 2027, ajouteront chacun 250,000 barils par jour à la capacité totale du bloc.
Impact Économique et Environnemental
Depuis 2015, le bassin de Guyana a été reconnu pour ses ressources récupérables estimées à 18,7 milliards de barils équivalents pétrole, le plaçant comme le cinquième plus grand bassin en Amérique latine. Les analystes de S&P Global Commodity Insights prévoient un pic de production en 2037 avec 2,3 millions de barils équivalents pétrole par jour, dont 90% de pétrole.
L’infrastructure nécessaire pour supporter cette production implique des investissements significatifs, estimés à plus de 120 milliards de dollars en valeur actuelle. Les principaux investisseurs comprennent ExxonMobil, Hess, CNOOC, APA et TotalEnergies, responsables de 94% des dépenses totales prévues dans le bassin.
Les premiers projets de monétisation du gaz, tels que la conversion du gaz en électricité, sont déjà en cours et devraient avoir un impact significatif sur le mix énergétique de la Guyana. La région pourrait également devenir un exportateur de GNL (gaz naturel liquéfié) d’ici la fin des années 2030, avec l’implémentation de deux unités flottantes de GNL.