L’Amérique du Sud a les moyens de devenir un gros producteur et importateur d’hydrogène selon les intervenants du webinaire de l’Oxford Institute for Energy Studies.
L’Amérique du Sud met d’abord l’accent sur la demande intérieure
L’Amérique du Sud, riche en ressources énergétiques renouvelables, a le potentiel de produire plus d’hydrogène à faible teneur en carbone qu’elle ne pourrait en consommer. Le continent pourrait donc devenir un leader dans le développement d’une économie mondiale de l’hydrogène.
Même si les exportations joueront un rôle important lorsque les projets d’hydrogène commenceront à se développer, l’accent est mis dans un premier temps sur la décarbonisation continentale.
Se concentrer sur des projets de petites et moyennes envergures
« Se concentrer exclusivement sur les exportations, c’est passer à côté de l’essentiel. Il faut se concentrer sur des projets de moindre envergure pour permettre la mise en place de petits écosystèmes locaux d’hydrogène « , a déclaré Mariano Berkenwald, expert international en énergie et ancien responsable du programme Amérique latine de l’Agence internationale de l’Énergie.
Selon Alfonso Blanco Bonilla, Secrétaire exécutif de l’Organisation latino-américaine de l’énergie, environ 59% de la matrice de production d’électricité en Amérique latine et dans les Caraïbes provient d’énergies renouvelables. En revanche, il existe une absence d’un marché développé pour fournir la demande adéquate nécessaire à la production.
Les gouvernements joueront un rôle primordial
Dans ce contexte, les gouvernements joueront également un rôle important. Le Brésil a ainsi investi près $22 milliards dans des projets d’hydrogène à grande échelle et à faible teneur en carbone.
Le pays, l’un des plus grands producteurs d’aliments au monde, importe de grandes quantités d’engrais et la totalité de son méthanol. Cette importante demande intérieure pourrait donc contribuer à réduire la dépendance à l’égard des importations.
Le Chili développe la production de méthanol avec Porsche
Au Chili, le plan Haru Oni de Siemens Energy est un partenariat avec l’industrie allemande pour l’achat de carburants électroniques par Porsche. Le projet utilisera des turbines éoliennes et la capture directe de l’air pour alimenter les opérations et fournir la matière première pour la synthèse du méthanol.
Siemens prévoit que 55 millions de litres d’e-carburant par an seront produits au cours de la première phase, de 2022 à 2024.
Selon les panélistes, l’Amérique du Sud est en mesure de faire avancer ce changement, d’abord au niveau national, puis sur les marchés mondiaux à mesure que les économies d’échelle se développent.