L’Allemagne salue la proposition de la Commission Européenne classant le gaz naturel comme énergie verte. En revanche, elle s’oppose à une labellisation équivalente du nucléaire.
L’Allemagne compte sur le nucléaire
Pour l’Allemagne, le gaz naturel joue un rôle fondamental dans la transition énergétique. Ce combustible fossile produit moitié moins de CO2 que le charbon dans les centrales électriques. Dans un contexte de sortie du nucléaire et du charbon, le gaz naturel apparait donc comme la meilleure option.
La proposition européenne pour la taxonomie verte prévoit ainsi des critères pour que les projets de centrales électriques au gaz soient labellisés « verts ». Seront ainsi considérés verts les investissements dans des centrales à gaz dont les émissions seront inférieures à 270gCO2/kWh et qui remplacent des centrale à combustible plus polluante.
De plus, le permis de construire devra être octroyé avant le 31 décembre 2030. Enfin, la centrale devra prévoir de passer à un gaz à faibles émissions de carbone d’ici à 2035.
L’Allemagne continue de s’opposer au nucléaire
Dans la nuit de vendredi 31 décembre 2021 au 1er janvier 2022, l’Allemagne a débranché trois de ses six dernières centrales nucléaires. Son objectif est une sortie complète du nucléaire. Le programme allant dans ce sens s’est accéléré après la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011.
Le gouvernement se positionne contre la partie du projet de proposition de la Commission européenne de labellisation du nucléaire. Il estime qu’il ne s’agit pas d’une énergie durable. Si cette source produit peu de CO2, la question du traitement des déchets radioactifs divise les experts.
Le projet de proposition prévoit que le label vert sera accordé aux projets nucléaires sous plusieurs conditions. Ceux-ci devront disposer d’un plan, de fonds et d’un site pour le traitement des déchets radioactifs. De plus, le permis de construire devra être obtenu avant 2045.
Opposition au projet de la Commission Européenne
Le projet de proposition sera publié fin janvier 2021, mais pourrait changer d’ici là. La question du caractère durable des carburants divise les gouvernements européens. Ces derniers pratiquent un lobbying intense pour défendre leurs positions.
L’Allemagne est le chef de file de l’opposition au nucléaire avec l’Autriche et le Luxembourg. De l’autre côté, la France, la Finlande, la République Tchèque lui sont favorables, notamment, car 70% de leur électricité provient de cette source. Ils estiment que le passage au nucléaire est essentiel pour atteindre la neutralité carbone.