L’Allemagne, un des principaux acteurs mondiaux dans la transition énergétique, pourrait économiser jusqu’à 300 milliards d’euros d’ici 2035 en réorganisant ses stratégies de transition énergétique, selon une étude conjointe du Boston Consulting Group (BCG) et du Bundesverband der Deutschen Industrie (BDI), publiée le 20 mars 2025. L’étude souligne que bien que le pays prévoit un investissement massif de 1,57 trillion d’euros au cours des dix prochaines années pour la mise en œuvre et le maintien de son infrastructure énergétique, des inefficacités actuelles dans la gestion de cette transition génèrent des coûts supplémentaires évitables.
L’un des principaux points soulevés par l’étude est la surévaluation de la demande dans certains secteurs. Les investissements dans les énergies renouvelables, les réseaux électriques et l’hydrogène, bien qu’essentiels pour atteindre les objectifs climatiques, dépassent largement la demande réelle projetée, engendrant des dépenses excessives. En outre, l’utilisation de solutions coûteuses, telles que les câbles souterrains, plutôt que des lignes aériennes pour les réseaux électriques, contribue également à l’augmentation des coûts d’installation et de maintenance.
Une meilleure coordination entre les acteurs publics et privés, ainsi qu’une planification plus précise des besoins en infrastructures, pourrait permettre une réduction des coûts de la transition énergétique de plus de 20 % au cours de la prochaine décennie, tout en contribuant à la baisse des émissions. Ce réajustement serait essentiel pour respecter les objectifs climatiques du pays sans alourdir indûment les finances publiques.
L’étude met également en lumière le potentiel d’optimisation des investissements dans l’hydrogène, un secteur en pleine expansion, en suggérant qu’une approche plus ciblée et rationnelle pourrait permettre de maximiser les retours sur les fonds investis.
Les coûts évitables de la transition énergétique
Le coût des investissements en infrastructures énergétiques reste un point central dans la stratégie énergétique de l’Allemagne. Toutefois, selon les experts, un recalibrage des projets pourrait permettre de mieux aligner l’offre avec la demande réelle, réduisant ainsi les gaspillages. Une analyse plus rigoureuse des besoins en capacité de stockage, en particulier pour l’hydrogène et les énergies renouvelables intermittentes, pourrait également favoriser une allocation plus efficace des ressources.
L’adoption d’une approche plus souple et réactive dans la gestion des infrastructures permettrait de réduire les risques de dépenses superflues et d’adapter les investissements aux évolutions futures de la demande. Ce modèle prévisionnel pourrait devenir un exemple pour d’autres pays européens confrontés à des défis similaires en matière de transition énergétique.
Les avantages d’une planification optimisée
Au-delà de l’aspect financier, l’optimisation de la planification offre également des avantages sur le plan environnemental. Une gestion plus précise des projets permettrait non seulement de réduire les dépenses, mais aussi de garantir que les efforts sont concentrés là où ils auront le plus grand impact, notamment en matière de réduction des émissions. Cette rationalisation pourrait donc soutenir les objectifs climatiques de l’Allemagne tout en limitant l’impact économique des mesures prises.
Les résultats de cette étude devraient inciter les responsables politiques et industriels à réévaluer la stratégie actuelle et à explorer des solutions qui maximisent à la fois l’efficacité économique et environnementale.