Le bouclier tarifaire allemand sur les prix de l’énergie, annoncé par le chancelier Olaf Scholz pour atténuer l’impact de l’inflation, entrera en vigueur début 2023, selon la feuille de route présentée mercredi par le gouvernement.
Le plafonnement des prix du gaz et de l’électricité est le principal volet du “bazooka” énergétique controversé de 200 milliards d’euros annoncé fin septembre par Berlin.
S’agissant du gaz, la mesure doit s’appliquer dès “le 1er janvier” pour les grosses entreprises, et au “1er mars” pour les ménages et les PME, indique un projet définitif publié par le gouvernement allemand.
Une prise en charge rétroactive des factures du mois de février est également “envisagée”.
Le gouvernement subventionnera 80% de la consommation des ménages. Au-delà de ce volume, les particuliers paieront le gaz au prix du marché.
Le plafonnement est prévu jusqu’en avril 2024.
L’Allemagne, première économie d’Europe, est frappée de plein fouet par la crise énergétique qui affecte le continent alors que la Russie a réduit drastiquement les livraisons de gaz russe dont le pays était particulièrement dépendant.
Berlin prévoit pour les ménages, un plafonnement à “12 centimes le kilowattheure”, sauf pour le chauffage, à “9,5 par kilowattheure”, contre une moyenne de 18,6 centimes actuellement, selon le comparateur de prix Check24.
Pour les industriels, le prix du gaz sera fixé à 7 centimes par kilowattheure, dans la limite de 70% de la consommation.
Concernant l’électricité, le mécanisme sera mis en place au “1er janvier”, à “40 centimes par kilowattheure”, pour les ménages et 13 centimes pour les grosses entreprises.
En attendant la mise en place de ces mesures, le gouvernement prendra intégralement en charge les factures de gaz des ménages en décembre.
“L’aide d’urgence arrive!”, s’est félicité Olaf Scholz sur Twitter. Les différents volets du paquet énergétique doivent encore être adoptés en conseil des ministres ou au parlement.
Le secteur industriel, moteur de l’économie allemande, appelle à l’aide depuis des mois affirmant que l’existence de milliers d’entreprises est menacée dans le pays qui s’apprête à entrer en récession.
Ces dépenses colossales de l’Allemagne, financées par de nouveaux emprunts, ont été mal accueillies en Europe, de nombreux pays reprochant à Berlin de manquer de solidarité et de faire preuve de concurrence déloyale avec les autres économies du continent.
D’autant que le gouvernement allemand s’est battu contre un blocage des prix à l’échelle européenne, craignant pour la sécurité des approvisionnements en gaz si une telle mesure était adoptée sur le continent.