Le gouvernement allemand a approuvé le 13 juillet l’utilisation d’un plus grand nombre de centrales électriques à charbon. Le pays étant l’un des plus dépendants aux exportations de gaz russes, la crise énergétique entraîne une augmentation de son recours au charbon.
Le charbon, une ressource salvatrice ?
L’Allemagne se voit contrainte de se reposer sur le charbon afin de réduire sa consommation de gaz. Le gouvernement anticipe une fermeture du robinet par Moscou à l’issue des travaux de maintenance du gazoduc Nord Stream 1. La Fédération est aussi accusée par l’Union européenne d’utiliser le gaz comme une arme. L’Allemagne doit donc trouver des alternatives et le charbon apparaît comme la plus efficace à court terme.
Les exportations devraient reprendre le 21 juillet. Toutefois, cette échéance suscite de nombreuses préoccupations parmi les États européens. Si Gazprom n’assure pas son service, l’Europe devra composer sans gaz russe cet hiver.
De fait, l’Allemagne en est à la deuxième phase sur trois de son plan d’urgence gazier. Celui-ci prévoit une réduction de sa consommation afin d’assurer le remplissage de ses installations de stockage.
Ce plan doit permettre de couvrir environ 1% de la consommation de gaz allemande. De plus, l’Allemagne ne sait pas quelle quantité de gaz fournira le gazoduc Nord Stream 1 à sa reprise.
L’Italie est également dans une situation similaire. Cette situation précaire oblige par conséquent les États membres de l’union à négocier leur collaboration pour leur sécurité énergétique.
Il s’agit plus largement d’un défi pour l’Europe. En cas d’arrêt total des échanges russes, les pays disposant des plus grandes réserves doivent s’attendre à en céder une partie aux autres pays en difficulté.
Une demande a été formulée aux opérateurs d’électricité du sud du pays (Energie Baden Wuerttemberg AG et Uniper SE notamment) afin de maintenir les centrales à charbon prêtes en cas d’urgence.
Des négociations sont en cours avec les autres partenaires européens afin de préparer l’hiver prochain. Le gouvernement Allemand n’exclut pas le redémarrage des centrales électriques au lignite. D’autres mesures doivent être adoptées en octobre afin de sécuriser davantage les réserves du pays.
L’objectif d’élimination graduelle du charbon en Allemagne d’ici 2030 n’est, selon le gouvernement, pas affecté par cette mesure temporaire.