Le plan de soutien de 200 milliards d’euros débloqué par l’Allemagne pour protéger son économie face à la crise énergétique, critiqué par plusieurs pays européens, est “justifié”, a déclaré le chancelier Olaf Scholz mardi.
“Les mesures que nous prenons sont (…) justifiées”, a estimé le chef du gouvernement allemand, lors d’une conférence de presse avec son homologue néerlandais, Mark Rutte.
Alors que certains responsables de l’UE lui reprochent de faire cavalier seul, Berlin fait valoir que ces mesures “ne sont pas isolées, et ont été prises ailleurs”, a dit M. Scholz.
La France et l’Espagne ont mis en place des dispositifs limitant l’impact de l’envolée des coûts de l’énergie pour les consommateurs, comme s’apprête à le faire l’Allemagne avec un prochain plafonnement des prix.
L’annonce, la semaine dernière, de ces nouvelles aides évaluées à 200 milliards d’euros a irrité ses partenaires européens.
L’Allemagne se voit reprocher un double langage: plaider l’austérité à Bruxelles tout en dépensant elle-même sans compter.
Le montant et le caractère non coordonné de l’initiative font craindre à certains pays des distorsions de concurrence, car tous les Etats européens ne peuvent pas débloquer une telle somme.
Outre les mesures similaires dans d’autres pays européens, Berlin souligne que son plan s’échelonnera sur plusieurs années, ce qui empêchera de trop grandes distorsions.
“Ces mesures seront destinées à financer des mesures de soutien en 2023 et en 2024″, s’est ainsi défendu mardi Olaf Scholz.
Le chancelier a par ailleurs refusé la mise en place au niveau européen de nouveaux instruments d’emprunts communs pour répondre à la crise, à l’instar du plan de relance post-Covid de 2020.
C’est ce qu’ont suggéré dans une tribune lundi par les commissaires européens à l’Economie et au Marché intérieur, Paolo Gentiloni et Thierry Breton.
M. Scholz appelle à utiliser plutôt les sommes débloquées en 2020, dont une grande partie n’a pas encore été dépensée par les Etats européens.
“Nous avons une énorme enveloppe de 750 milliards d’euros, dont la grande majorité de l’argent n’a pas encore été utilisée, et qui peut être particulièrement efficace en ce moment”, a-t-il affirmé.
Ce plan de relance européen, destiné à des “investissements d’avenir”, avait été débloqué grâce à l’accord de l’Allemagne, à l’époque gouvernée par la conservatrice Angela Merkel, qui avait fini par se rallier à l’initiative.