Le gouvernement allemand, à travers son agence environnementale Umweltbundesamt (UBA), a annoncé le début d’un processus de reconnaissance officielle des schémas de certification des carburants renouvelables d’origine non biologique (RFNBO). Cette initiative, effective dès le 2 décembre 2024, marque une étape essentielle pour le développement d’un marché structuré autour de l’hydrogène renouvelable.
Les schémas concernés, incluant Redcert, ISCC et CertifHY, ont jusqu’à présent offert une certification provisoire concernant l’origine de l’énergie utilisée dans la production d’hydrogène ainsi que l’empreinte carbone de ces processus. Avec cette reconnaissance officielle, les producteurs d’hydrogène en Allemagne pourront solliciter des audits réalisés par des entités tierces comme DNV, Bureau Veritas et TÜV.
Vers des certificats de durabilité échangeables
Une fois certifiées, les installations de production d’hydrogène pourront émettre des certificats de durabilité, communément appelés « Proof of Sustainability ». Ces certificats auront une valeur monétaire et pourront être échangés sur un marché en devenir, facilitant ainsi les transactions entre producteurs et consommateurs d’hydrogène renouvelable.
Cette évolution est également perçue comme un levier pour attirer des investissements dans le secteur. Les producteurs nationaux de RFNBO pourront bénéficier d’incitations telles que le système de quotas THG, qui octroie actuellement une prime de 3 euros par kilogramme d’hydrogène produit. À terme, des crédits plus élevés pourraient être accordés en cas de substitution de l’hydrogène gris existant par de l’hydrogène renouvelable, notamment dans les raffineries.
Impact européen et perspectives futures
Au niveau européen, cette initiative s’inscrit dans un cadre réglementaire plus large. Lors de la Semaine Européenne de l’Hydrogène à Bruxelles, CertifHY a confirmé que son schéma de certification, ainsi que ceux de Redcert et ISCC, avaient passé les étapes techniques d’évaluation par la Commission européenne en novembre 2024. Une reconnaissance formelle de ces schémas par l’Union Européenne est attendue pour début 2025.
Cependant, l’arrivée de la nouvelle Commission Européenne sous la présidence d’Ursula von der Leyen pourrait intensifier les débats autour des distinctions réglementaires entre l’hydrogène renouvelable et l’hydrogène à faible teneur en carbone. Des ajustements des règles existantes pourraient émerger, affectant potentiellement les incitations et certifications au niveau de l’UE.
Cette dynamique témoigne de l’importance croissante accordée à l’hydrogène renouvelable dans la transition énergétique européenne. L’établissement d’un marché transparent et certifié pourrait stimuler une adoption élargie de cette technologie tout en renforçant les objectifs climatiques continentaux.