La croissance de la demande mondiale de pétrole pour l’année 2025 a été abaissée par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), en raison d’un climat commercial dégradé alimenté par l’instauration de nouveaux droits de douane par les États-Unis. L’agence, dans son rapport mensuel publié mardi, indique que la consommation mondiale devrait croître de 730 000 barils par jour, soit 300 000 barils de moins que les prévisions émises en mars. Cette dynamique est attendue à la baisse également en 2026, avec un ralentissement prévu à 690 000 barils par jour.
Un contexte douanier à effet immédiat
L’escalade des tensions commerciales, amorcée début avril par une série de mesures tarifaires américaines, a généré une onde de choc sur les marchés pétroliers, pourtant stables jusqu’alors. Si les importations de pétrole brut, de gaz naturel et de produits raffinés ont été exclues de ces nouvelles taxes, les craintes liées à une hausse généralisée de l’inflation et à une décélération de la croissance économique ont influencé les cours. Les prix du pétrole ont atteint leurs plus bas niveaux depuis quatre ans, les contrats à terme sur le Brent chutant sous les 60 dollars le baril, avant de remonter à 65 dollars après l’annonce d’un report partiel des mesures.
Le pétrole de schiste américain sous pression
Cette correction des prix impacte directement la rentabilité du pétrole de schiste aux États-Unis, selon l’enquête sur l’énergie de la Réserve fédérale de Dallas citée par l’AIE. Le seuil de rentabilité pour le forage de nouveaux puits de pétrole de schiste léger est estimé en moyenne à 65 dollars le baril, ce qui place de nombreuses opérations dans une zone critique. Les droits de douane pourraient également augmenter les coûts des matières premières et équipements nécessaires au forage, en particulier l’acier, contribuant ainsi à un ralentissement du secteur.
Une dynamique contrastée sur le premier trimestre
Malgré ce repli dans les prévisions, la consommation mondiale de pétrole a connu une croissance notable au premier trimestre 2025, avec une hausse de 1,2 million de barils par jour par rapport à l’année précédente, atteignant son plus haut niveau depuis 2023. Cette performance n’a toutefois pas suffi à contrebalancer les incertitudes macroéconomiques actuelles. Les projections de l’AIE rejoignent celles de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui a également ajusté à la baisse sa prévision de croissance de la demande dans son rapport mensuel publié lundi.