Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a déclaré que les discussions en cours avec l’Iran sur la reprise des inspections nucléaires étaient en progrès, mais que le temps était compté pour parvenir à un accord. Ces négociations ont été engagées à la suite de l’interruption de l’accès de l’agence aux principales installations nucléaires iraniennes, consécutive aux frappes américaines et israéliennes de juin.
Accès bloqué et pressions diplomatiques
À la suite de ces frappes, le gouvernement iranien a promulgué une loi suspendant toute coopération avec l’AIEA, conditionnant toute reprise des inspections à une autorisation préalable du Conseil suprême de sécurité nationale. Grossi a insisté sur le fait que cette suspension n’annulait pas les obligations de l’Iran en tant que signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
Les discussions en cours visent à définir les modalités techniques d’un retour complet des inspecteurs internationaux sur le territoire iranien. Parallèlement, les trois puissances européennes – la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne – ont déclenché le processus de rétablissement automatique des sanctions prévu dans l’accord de 2015. Ce mécanisme de « snapback » sera effectif sous 30 jours si l’Iran ne reprend pas pleinement sa coopération avec l’AIEA.
Stock d’uranium enrichi en hausse
Un rapport confidentiel de l’AIEA publié la semaine dernière indique qu’au 13 juin, l’Iran disposait de 440,9 kilogrammes d’uranium enrichi jusqu’à 60 %, soit une augmentation de 32,3 kilogrammes par rapport à mai. Ce niveau d’enrichissement ne possède aucune application civile immédiate, selon l’agence, et représente une étape technique proche du seuil militaire fixé à 90 %.
D’après l’AIEA, environ 42 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 % suffiraient, après un enrichissement supplémentaire, à produire une bombe atomique. Le rapport souligne également qu’aucun accord n’a encore été conclu sur l’inspection des sites touchés par les frappes israélo-américaines.
Blocage politique à Téhéran
Le ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié les échanges avec l’AIEA de “positifs”, tout en précisant qu’aucun calendrier n’était arrêté pour une nouvelle session de négociation. Selon le porte-parole Esmaeil Baghaei, les résultats du troisième cycle de discussions sont actuellement en cours d’évaluation par les autorités compétentes à Téhéran.
En parallèle, la République islamique maintient officiellement qu’elle ne cherche pas à développer des armes nucléaires, malgré l’enrichissement élevé de son uranium et l’expansion continue de ses capacités balistiques. Israël, qui a mené les récentes frappes avec les États-Unis, a justifié son action par la nécessité de prévenir toute avancée vers la fabrication d’une arme atomique.