L’offre pétrolière mondiale progressera plus rapidement que prévu en 2025, atteignant 2,7 millions de barils par jour supplémentaires, contre 2,5 millions estimés auparavant, selon le dernier rapport mensuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cette dynamique devrait se poursuivre en 2026 avec une nouvelle hausse de 2,1 millions de barils par jour, dans un contexte marqué par une augmentation des livraisons des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+), ainsi que des producteurs extérieurs au groupe.
Une offre accrue au détriment de l’équilibre du marché
Les pays de l’Opep+ ont accéléré la levée de leur deuxième niveau de réduction de production, contribuant à l’abondance d’offre actuelle. Cette décision intervient alors que l’AIE relève légèrement sa prévision de croissance de la demande mondiale pour 2025 à 740 000 barils par jour, soit une révision de 60 000 barils par rapport à l’estimation précédente. Toutefois, cette hausse demeure insuffisante face à l’ampleur de l’augmentation de l’offre, ce qui accentue les risques de déséquilibre sur les marchés mondiaux.
Selon l’agence, les stocks mondiaux de pétrole devraient croître de 2,5 millions de barils par jour en moyenne durant le second semestre de l’année en cours. Cette accumulation jugée « intenable » reflète un écart croissant entre l’offre et la demande, accentué par la vigueur de la production en provenance des États-Unis, du Canada, du Brésil et du Guyana.
Scénario de surplus aggravé en 2026
Pour 2026, le rapport anticipe un excédent encore plus marqué, estimé à 3,3 millions de barils par jour, dans l’hypothèse où les tendances actuelles se poursuivent. Les projections intègrent également un développement modéré de la demande, limité par des perspectives économiques prudentes et l’essor des alternatives énergétiques. L’AIE reste néanmoins prudente, évoquant la possibilité d’un ajustement des équilibres en raison de tensions géopolitiques, de politiques commerciales ou de nouvelles sanctions internationales, notamment à l’encontre de la Russie et de l’Iran.
Impact sur les prix et comportement des acheteurs
Le rapport souligne que la structure actuelle du marché, marquée par un phénomène de backwardation – où les prix à court terme restent supérieurs à ceux des échéances futures – reflète une demande immédiate soutenue, en partie due à la constitution de stocks stratégiques par la Chine. Le baril de Brent restait quant à lui stable, sous le seuil des $68 lors de la publication du rapport.