L’Afrique du Sud cherche à accélérer l’exploitation de ses ressources pétrolières et gazières, estimées à 27 milliards de barils de pétrole et 60 000 milliards de pieds cubes de gaz naturel, selon les données de l’Agence du pétrole de l’Afrique du Sud (Petroleum Agency South Africa, PASA). Cette volonté a été réaffirmée par le ministre des Ressources minérales et pétrolières, Gwede Mantashe, lors de la quatrième Conférence sur le pétrole et le gaz d’Afrique australe, qui s’est tenue à Cape Town. Il a souligné que le développement de ces ressources pourrait permettre à l’économie sud-africaine d’atteindre un taux de croissance de 5 %, voire 8 %, tout en augmentant les recettes fiscales.
Un soutien gouvernemental réitéré aux projets d’exploration
En février, Tseliso Maqubela, directeur général adjoint du Département des ressources minérales et pétrolières (Department of Mineral Resources and Energy, DMRE), avait déjà appelé le Parlement à soutenir l’exploration dans le bassin d’Orange, une zone géologique partagée avec la Namibie. Cette mobilisation politique intervient alors que plusieurs entreprises manifestent un intérêt accru pour les zones offshore sud-africaines, où les découvertes namibiennes récentes ont renforcé les espoirs de nouvelles réserves exploitables.
Afin de structurer l’exploitation de ces ressources, le gouvernement prévoit de créer la South African National Petroleum Company (SANPC), issue de la fusion de PetroSA (pétrole), iGas (gaz) et du Strategic Fuel Fund (fonds stratégique pour les carburants). Cette entité publique devrait être chargée de piloter la nouvelle stratégie énergétique nationale.
Les compagnies internationales renforcent leur présence
Plusieurs entreprises étrangères ont pris position dans les zones offshore sud-africaines. En juin 2024, Eco Atlantic, via sa filiale Azinam South Africa, a acquis une participation de 75 % dans le bloc 1, avec un programme d’exploration prévu sur trois ans. La même année, TotalEnergies a pris une participation de 33 % dans le bloc 3B/4B, en partenariat avec QatarEnergy, Africa Oil South Africa, Azinam et Ricocure. En février 2025, la société brésilienne Petrobras a confirmé que l’Afrique du Sud faisait partie de ses zones prioritaires pour l’expansion de ses activités en amont.
Des obstacles techniques et économiques à franchir
Malgré cet engouement, le développement du secteur pétrogazier sud-africain reste soumis à plusieurs incertitudes. Avant toute mise en production, il sera nécessaire de confirmer la rentabilité économique des projets et de clarifier l’étendue des réserves exploitables. Les défis techniques, financiers et environnementaux continueront d’influencer le rythme de concrétisation de ces projets. Pour l’heure, les ambitions affichées s’inscrivent dans une stratégie de long terme, nécessitant une coordination étroite entre acteurs publics et privés.