Le ministre sud-africain de la Foresterie, de la Pêche et de l’Environnement, Dion George, a confirmé la décision prise en 2017 d’autoriser la société publique Eskom à construire et exploiter une centrale nucléaire à Duynefontein, dans la province du Cap-Occidental. L’autorisation, initialement délivrée par le Département des affaires environnementales, avait été contestée par plusieurs organisations environnementales, mais ces recours ont désormais été rejetés.
Procédure et cadre réglementaire
Dion George a déclaré que sa décision faisait suite à l’examen complet du rapport d’évaluation d’impact environnemental (Environmental Impact Assessment Report, EIAr) et à une revue indépendante menée par des experts. Il a précisé que l’analyse avait été effectuée dans le respect des principes de la loi nationale sur la gestion de l’environnement de 1998 (National Environmental Management Act, 1998, Act No. 107 of 1998), en tenant compte des dimensions environnementales, sociales et économiques.
Le ministre a rappelé que l’autorisation environnementale ne dispensait pas Eskom d’obtenir d’autres agréments réglementaires. L’entreprise devra notamment se conformer aux exigences du National Nuclear Regulator (NNR) pour obtenir une licence d’installation nucléaire, obtenir l’approbation du National Energy Regulator of South Africa, ainsi que des permis d’utilisation de l’eau délivrés par le Département de l’eau et de l’assainissement, en plus d’autres autorisations nécessaires.
Capacité prévue et antécédents du projet
Le site de Duynefontein se trouve à proximité immédiate de la centrale nucléaire de Koeberg, déjà exploitée par Eskom. En mars 2016, la société avait soumis au NNR des demandes de licences pour ce site et pour Thyspunt, dans l’objectif de construire plusieurs réacteurs nucléaires et installations auxiliaires. En 2017, le Département des affaires environnementales avait autorisé l’installation de 4 000 MWe de capacité nucléaire sur l’un ou l’autre des sites.
En janvier 2024, le gouvernement sud-africain avait présenté un plan visant à développer 2,5 GWe de nouvelles capacités nucléaires. Ce processus avait toutefois été suspendu en août 2024 afin de mener une consultation publique élargie. La validation de l’autorisation pour Duynefontein s’inscrit donc dans un contexte de reprise progressive de l’agenda nucléaire national.
Position du secteur nucléaire
Loyiso Tyabashe, directeur général de Nuclear Energy Corporation of South Africa Ltd (Necsa), a salué cette décision, la qualifiant d’étape importante pour l’industrie nucléaire du pays. Il a indiqué que Necsa poursuivrait sa coopération avec le Département de l’électricité et de l’énergie ainsi qu’avec Eskom, en mettant à disposition ses compétences techniques pour maximiser les retombées industrielles et économiques du projet.