L’International Energy Agency a déclaré que l’Afrique devait agir rapidement afin de profiter de ses vastes réserves de gaz. Selon l’IEA, la demande mondiale s’en détournera lorsqu’elle pourra s’orienter vers des technologies à plus faible émission de carbone. Le temps serait alors compté pour le continent.
IEA : C’est maintenant ou jamais pour l’Afrique
L’IEA a publié lundi son rapport Africa Energy Outlook for 2022. Selon elle, le continent africain pourrait être en mesure d’exporter 30 mmc vers l’Europe d’ici 2030. La politique d’émancipation à l’égard de la Russie explique notamment l’avidité européenne envers le gaz.
Selon Fatih Birol, directeur exécutif de l’IEA, le développement du gaz africain ne contredit pas la fin des investissements dans de nouveaux combustibles fossiles, dans la perspective de l’objectif onusien des émissions nettes en 2050. Pour lui, le continent supporte les conséquences du changement climatique en n’étant qu’un infime producteur des émissions responsables de celui-ci. De plus, le continent ne dispose que de peu de temps pour tirer revenu des hydrocarbures.
F. Birol déclare ainsi:
« Si nous dressons une liste des 500 principales choses à faire pour être en phase avec nos objectifs climatiques, ce que l’Afrique fait avec son gaz ne figure pas sur cette liste. »
Un grand potentiel gazier à exploiter rapidement
Dans son rapport, l’IEA affirme également que les nouveaux projets gaziers à long terme risquent de ne pas récupérer leurs coûts initiaux. Ainsi, cela se produirait si la demande mondiale de gaz se réduisait assez pour atteindre le Net Zero d’ici 2050.
Si toutes les découvertes de gaz sur le continent étaient mises en production, cela équivaudrait à 90 mmc produits par an d’ici 2030. Deux tiers pourraient être utilisés pour les besoins domestiques, et le reste pour l’exportation. De plus, la réduction du brûlage à la torche du méthane pourrait fournir un tiers de la nouvelle production.
Un tournant énergétique pour le continent africain ?
Les régions productrices de gaz et de pétrole, comme le continent africain, s’offusquent de devoir garder leurs ressources dans le sol afin d’éviter le changement climatique. Elles affirment ainsi que la demande est robuste, et que les pays développés ont bénéficié d’une avance de plusieurs siècles.
De fait, l’Afrique a représenté jusqu’à présent moins de 3% des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie. Le continent, qui héberge un cinquième de la population mondiale, comptabilise les plus faibles émissions par habitant au monde.
Néanmoins, selon l’IEA, les énergies renouvelables pourraient représenter 4/5 de la capacité de production d’électricité du continent d’ici 2030. Cela inclut les énergies solaires, éoliennes, hydrauliques et géothermiques.