L’Agence de Protection de l’Environnement des États-Unis (EPA) a déclaré qu’elle allait revoir la règle imposant des limites sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2) des centrales électriques. Cette annonce, effectuée le 12 mars 2025 par Lee Zeldin, administrateur de l’EPA, marque une nouvelle étape dans l’effort de l’administration Trump pour annuler certaines des régulations climatiques instaurées sous la présidence de Joe Biden. En 2024, la règle avait introduit les premières limites sur les émissions de CO2 des centrales à charbon existantes et des nouvelles centrales à gaz, imposant l’installation de technologies de capture du carbone ou la fermeture des centrales à charbon.
Les régulations, qui ont été saluées par les groupes environnementaux, ont été fortement critiquées par les acteurs de l’industrie énergétique. Les entreprises du secteur des services publics estiment que la mise en place de technologies de capture du carbone est trop coûteuse et que la fermeture de centrales affecterait la fiabilité du réseau électrique. Zeldin a précisé que la révision concernerait également plus de deux douzaines d’autres régulations environnementales mises en place par l’administration Biden, y compris celles relatives aux émissions de mercure des centrales et aux normes d’émissions des véhicules.
Revue du « findings de mise en danger » et impact sur les normes de CO2
L’une des actions majeures annoncées par l’EPA porte sur le réexamen du « findings de mise en danger » de 2009. Cette conclusion, qui permet à l’agence de réguler les gaz à effet de serre au titre de la Clean Air Act, a été régulièrement validée par la Cour suprême des États-Unis. Cependant, si l’EPA parvient à remettre en question cette décision historique, cela pourrait avoir des répercussions sur les régulations actuelles, y compris la norme de CO2 pour les centrales électriques.
Dans le cadre de cette révision, Zeldin a expliqué que l’administration visait à réduire les coûts énergétiques pour les familles américaines, à encourager la production d’énergie nationale et à restaurer certains emplois dans le secteur automobile. Cette orientation s’inscrit dans une approche plus large visant à limiter les obligations réglementaires pour les entreprises, ce qui est un objectif clé du programme de dérégulation de Trump.
Les entreprises soutiennent un cadre réglementaire stable
Les groupes industriels se sont exprimés en faveur d’une régulation stable et prévisible. Alex Bond, directeur exécutif de l’Institut Edison Electric (EEI), a souligné que, bien que l’EEI soutienne l’autorité de l’EPA pour réguler les émissions de gaz à effet de serre, les régulations doivent être flexibles et tenir compte de la fiabilité du réseau électrique et des coûts pour les consommateurs. Selon Bond, l’absence d’un cadre fédéral uniforme pourrait entraîner une fragmentation des règles à l’échelle des États, augmentant ainsi les coûts et créant des incertitudes sur la fiabilité du réseau.
Les observateurs de l’industrie estiment que la révision des règles pourrait avoir des conséquences importantes pour le secteur de l’énergie. En effet, bien que la déréglementation puisse réduire les coûts à court terme, certains experts s’interrogent sur l’impact à long terme de l’absence de régulations strictes sur les émissions de CO2, particulièrement en ce qui concerne la transition énergétique et la compétitivité internationale des entreprises américaines.
Réactions des groupes environnementaux
Les groupes environnementaux ont vivement critiqué la révision des normes proposées par l’EPA. Le Conseil pour la défense des ressources naturelles (NRDC) et le Sierra Club ont dénoncé cette initiative, la qualifiant de retour en arrière dans la lutte contre le changement climatique. Selon Jackie Wong, vice-présidente senior du NRDC, cette révision permettrait aux centrales électriques de polluer sans restrictions et irait à l’encontre de la mission fondamentale de l’EPA, qui est de protéger la santé publique.
Le Sierra Club a également exprimé son mécontentement, en déclarant que l’EPA, sous la direction de Zeldin, semble prendre le parti des pollueurs au détriment des citoyens américains. Ces organisations ont annoncé qu’elles utiliseraient tous les moyens juridiques à leur disposition pour contester ces changements réglementaires.