L’administration Biden conteste la décision prise en juin 2021 par un juge fédéral. Ce dernier ayant bloqué la décision du ministère de l’Intérieur (DOI) de suspendre des concessions de pétrole et de gaz. Ce point est un élément essentiel de la politique du gouvernement américain en matière de réchauffement climatique.
L’administration Biden souhaite faire annuler cette décision
Le ministère de l’Intérieur cherche à annuler la décision du tribunal fédéral de district ouest de la Louisiane. Pour le gouvernement, l’État de Louisiane et une douzaine d’autres pâtissent de l’exploitation pétrolière et gazière sur leur sol.
« L’appel de l’injonction préliminaire est important et nécessaire. Ensemble, les programmes fédéraux de concessions de pétrole et de gaz sont responsables d’importantes émissions de gaz à effet de serre. Ils ont un impact croissant sur le climat et les communautés », déclare le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.
Pourtant, ces États ont demandé une ordonnance pour obliger le ministère à organiser une vente de baux offshore. L’American Petroleum Institute et 11 autres groupes industriels ont même poursuivi l’administration. Cela afin de l’obliger à rétablir les ventes, qui n’avaient pas repris après la décision du juge en juin 2021.
Le ministère de l’Intérieur insiste
Biden avait mis en suspens les nouveaux baux du gouvernement en janvier dans le cadre d’un vaste plan. Ce dernier vise ainsi à freiner l’extraction de combustibles fossiles sur les terres fédérales. Le ministère ayant reconnu que son programme de concessions et ses taux de redevance actuels ne tiennent pas « suffisamment compte des impacts climatiques ».
En outre, la Ministre de l’Intérieur Deb Haaland va rédiger un rapport contenant des recommandations de réforme. Le ministère va également entreprendre une « analyse programmatique » pour s’assurer que la location fédérale répond aux objectifs du Président Biden.
Ces objectifs consistent à réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Le ministère a annoncé qu’il publierait également un « avis d’intention » pour revoir le programme fédéral de location de charbon.
Élément clé de la politique climatique américaine
Les groupes de défense de l’environnement se sont félicités de l’appel de la décision par le gouvernement américain. Ils ont toutefois exprimé leur inquiétude quant à la reprise des concessions.
« L’appel de cette décision montre que l’administration Biden s’est engagée à s’attaquer aux effets dévastateurs du programme fédéral. Cela à la suite du dernier rapport du GIEC, il est inquiétant que la location de pétrole et de gaz reprenne. Nous espérons que le DOI introduira les réformes nécessaires au programme sur le pétrole et le gaz dès que possible », déclare Jamie Williams, président de la Wilderness Society.
Un contexte de baisse de l’offre mondiale
Les prix du pétrole ont baissé récemment, réduisant les pertes importantes dues à la faiblesse des données économiques chinoises.
Des sources ont déclaré à Reuters que l’OPEP et ses alliés estiment que les marchés n’ont pas besoin de plus de pétrole. Pas plus que ce qu’ils prévoient de produire dans les mois à venir. Cela malgré la pression américaine pour accroître l’offre afin de freiner la hausse des prix.
Le prix du Brent a augmenté de 35% cette année pour atteindre 70 dollars, sous l’effet de la reprise économique. Ainsi que de la limitation de l’offre par l’OPEP+.
Sauf aux États-Unis et dans le Golfe du Mexique
En parallèle, la production américaine de pétrole de schiste devrait atteindre 8,1 millions de barils par jour (bpj) en septembre 2021. C’est le niveau le plus élevé depuis mai 2020, selon le rapport mensuel sur la productivité des forages publié par l’EIA.
Les producteurs de pétrole et de gaz du golfe du Mexique se sont consolidés à un rythme plus rapide pendant la pandémie. Alors que l’effondrement des prix a évincé les petits foreurs qui avaient été considérés comme l’avenir de l’industrie.
Intensité carbone plus faible
Les majors pétrolières ont renouvelé leurs investissements en raison de la faible intensité de carbone de la région pour la production. L’interdiction par les régulateurs américains du brûlage à la torche a également permis d’alimenter un vaste réseau d’oléoducs. Leur empreinte carbone est plus faible que celle de nombreux champs terrestres, selon les dirigeants.
Ainsi, la Royal Dutch Shell, entre autres, prévoit d’augmenter ses investissements dans l’offshore. Les autorisations de projets aux États-Unis n’ont pas été affectées par la révision de l’administration Biden indiquent les dirigeants.
