L’action EDF, suspendue en Bourse depuis le 13 juillet, a repris sa cotation mardi et son cours bondissait de plus de 15%, proche du prix proposé par l’État dans le cadre de son Offre publique d’achat (OPA).
Vers 10H35, l’action prenait 15,35% à 11,80 euros, dans un marché en baisse de 0,75%. L’État souhaite acquérir les 15,9% du capital qui lui manque au prix de 12 euros par action, selon un communiqué publié par Bercy avant l’ouverture du marché boursier parisien.
Le cours avait été suspendu en attente de cette publication. Le prix proposé pour cette OPA représente une prime de 53% sur le cours de Bourse de clôture de la veille de l’annonce de l’intention de l’Etat de remonter à 100% au capital d’EDF, et de 34% sur la moyenne du prix de l’action des 12 mois avant l’annonce, a précisé Bercy.
Cela correspond aussi au haut de la fourchette des estimations des analystes pour le prix de l’OPA, comme ceux de Jefferies qui avaient anticipé une fourchette allant entre 10 et 12,5 euros par action.
Le prix “est une bonne porte de sortie” pour les actionnaires minoritaires estiment les analystes de Bloomberg Intelligence dans une note. Cela vient conclure un parcours boursier où l’entreprise a été laminée par les interventions de l’Etat sur les prix de l’électricité et les arrêts non prévus des centrales nucléaires notamment l’année dernière, poursuivent-ils.
L’action avait été introduite en Bourse au prix de 32 euros en 2005. Avec un prix de 12 euros pour son retrait, un investisseur qui aurait acheté le titre juste avant sa cotation et ne l’aurait pas revendu perdra, si l’OPA va à son terme et en prenant en compte le versement des dividendes, plus de 10% dans l’opération.
Dans l’ensemble, les analystes comme ceux de Morgan Stanley ou de Barclays se montrent confiants dans la possibilité de l’Etat de réussir l’opération. Au terme de l’OPA, il doit détenir 90% des actions pour lancer une procédure de retrait obligatoire et récupérer celles qui lui manquent.
L’Etat doit encore déposer officiellement son offre publique d’achat auprès de l’Autorité des marchés financiers, sous réserve de la promulgation d’une loi de finances rectificative pour 2022.
L’AMF a, dans un communiqué mardi, marqué le début de la période de pré-offre de l’OPA, pendant laquelle l’initiateur ne peut pas acquérir de titres de la société visée.