L’accord énergétique UE-États-Unis face aux réalités du marché mondial

L'engagement européen d'acheter 250 milliards de dollars d'énergie américaine par an soulève des questions sur sa faisabilité technique et économique face aux capacités d'export limitées.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

L’accord commercial conclu entre l’Union européenne et les États-Unis prévoit des achats énergétiques européens d’une ampleur sans précédent. L’engagement de 750 milliards de dollars sur trois ans représente plus du triple des importations actuelles de l’UE en provenance des États-Unis. Cette somme équivaudrait à près de 80% du total des exportations énergétiques américaines mondiales, qui s’élevaient à 318 milliards de dollars en 2024. Les analystes du secteur énergétique questionnent la capacité des deux parties à atteindre ces objectifs ambitieux dans le contexte actuel du marché.

Des contraintes d’approvisionnement majeures

Les États-Unis devraient réorienter massivement leurs flux d’exportation pour satisfaire la demande européenne. Actuellement premier fournisseur de gaz naturel liquéfié (GNL) de l’Europe avec 44% des besoins, et pourvoyeur de 15,4% du pétrole européen, les États-Unis font face à une équation complexe. La production américaine de GNL devrait connaître une expansion bien supérieure aux capacités prévues jusqu’en 2030 pour répondre à ces engagements. Parallèlement, d’autres partenaires commerciaux comme le Japon et la Corée du Sud ont également signé des accords pour augmenter leurs importations d’énergie américaine, créant une compétition internationale pour des ressources limitées.

Le marché européen présente ses propres défis structurels. La demande pétrolière du continent a atteint son pic il y a plusieurs années et poursuit sa décroissance, dans un contexte de transition énergétique. Le secteur du raffinage européen traverse une phase de contraction importante, avec environ 900 000 barils par jour de capacité de raffinage qui devraient fermer en 2025. Cette réduction de capacité limite mécaniquement la capacité d’absorption de pétrole brut supplémentaire. De plus, les raffineries européennes, historiquement configurées pour traiter du pétrole moyen et lourd, rencontrent des difficultés techniques avec le pétrole léger américain West Texas Intermediate (WTI) Midland, qui produit davantage d’essence et moins de diesel et de kérosène.

L’absence de mécanismes contraignants

L’architecture institutionnelle européenne ne permet pas d’imposer des achats énergétiques aux acteurs privés. Les importations de pétrole et de gaz sont majoritairement réalisées par des entreprises privées qui prennent leurs décisions d’achat selon des critères commerciaux. La Commission européenne peut faciliter les négociations et agréger la demande pour obtenir de meilleures conditions, mais elle ne dispose d’aucun pouvoir coercitif sur les décisions d’achat. Cette réalité structurelle limite considérablement la capacité de l’UE à garantir le respect de ses engagements d’achat.

Les responsables européens reconnaissent ces contraintes tout en maintenant que les objectifs restent atteignables moyennant des investissements massifs. Ces investissements concerneraient les infrastructures d’exportation américaines, les capacités d’importation européennes et les moyens de transport maritime. Cependant, l’ampleur des transformations nécessaires soulève des questions sur la faisabilité dans les délais impartis. Les analystes du secteur estiment qu’une augmentation de 50 milliards de dollars des importations de GNL américain représenterait déjà un objectif ambitieux mais plus réaliste.

Un contexte commercial plus large

L’engagement énergétique s’inscrit dans un accord commercial global qui prévoit également l’application de droits de douane de 15% sur la plupart des exportations européennes vers les États-Unis, contre 4,8% avant l’administration actuelle. L’accord comprend aussi 600 milliards de dollars d’investissements européens aux États-Unis sur la période. Des négociations sectorielles se poursuivent pour définir les exemptions possibles et les conditions spécifiques pour certains secteurs comme l’acier, les produits pharmaceutiques ou les vins et spiritueux.

L’objectif affiché de remplacer les importations russes d’énergie ajoute une dimension géopolitique à ces engagements économiques. L’UE importait environ 94 millions de barils de pétrole russe et 52 milliards de mètres cubes de gaz russe en 2024. La substitution complète de ces volumes par des sources américaines nécessiterait une reconfiguration majeure des flux énergétiques mondiaux. Cette transformation pourrait également exercer une pression à la hausse sur les prix de l’énergie, créant des défis politiques et économiques pour les dirigeants des deux côtés de l’Atlantique.

La COP30 s’ouvre dans les tensions alors que les négociations échouent sur l’agenda initial

La COP30 débute à Belém dans un climat d’incertitude, les pays n’étant pas parvenus à s’entendre sur les sujets à inscrire à l’ordre du jour, signe de profondes divisions sur le financement climatique et la transition énergétique mondiale.

Washington verrouille l’offre de tungstène kazakh et cadre son pari C5+1

Les États-Unis sécurisent une coentreprise au Kazakhstan et des protocoles en Ouzbékistan, avec financement envisagé par l’Export-Import Bank of the United States et un acheminement structuré via le corridor transcaspien.

Trump accorde à Orban une exemption pétrolière contre un accord sur le gaz américain

Les États-Unis offrent à la Hongrie une dérogation d’un an sur les sanctions visant le pétrole russe, en échange d’un engagement d’achat de gaz naturel liquéfié américain estimé à 600 M$.
en_1140991145540

Le G7 lance plus de 20 projets pour contrer l’influence chinoise sur les minéraux

Réunis au Canada, les ministres de l’Énergie du G7 ont dévoilé une série de projets destinés à sécuriser les chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques, en réponse aux restrictions imposées par la Chine sur les terres rares.

Trump réduit à 10% les droits de douane américains sur le fentanyl chinois

Donald Trump annonce une baisse immédiate des tarifs douaniers sur les importations chinoises liées au fentanyl, passant de 20% à 10%, avec un impact potentiel sur les flux énergétiques entre Washington et Pékin.

La Jordanie prépare trois projets énergétiques majeurs avec le soutien de l’Allemagne

Amman prévoit de lancer des appels d’offres pour 400 mégawatts de projets solaires, éoliens et de stockage, dans le cadre d’un renforcement de la coopération énergétique bilatérale avec l’Allemagne.
en_1140271050540

Bruxelles convoque l’industrie face aux restrictions chinoises sur les terres rares

Une réunion d'urgence menée par la Commission européenne rassemble les secteurs clés touchés par les restrictions chinoises sur les exportations de terres rares, avant un retour au Parlement européen.

Les Philippines accélèrent les investissements gaziers pour sécuriser leur avenir énergétique

Manille prévoit de renforcer sa production d’énergie à partir du gaz et des renouvelables afin de répondre à une hausse de 6,6 % de la demande d’électricité en deux ans.

Le Canada et le Royaume-Uni renforcent leur alliance énergétique autour des minéraux critiques

Ottawa et Londres ont multiplié les échanges bilatéraux pour structurer une coopération stratégique autour de l’énergie nucléaire et des chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques, dans le cadre de la présidence canadienne du G7.
en_1140190968540

Trump affirme que Modi cessera les achats de pétrole russe dans un contexte tendu

Donald Trump déclare avoir obtenu l'engagement de Narendra Modi pour mettre fin aux importations de pétrole russe, ajoutant une pression politique sur les relations commerciales indo-russes.

Les États-Unis obtiennent le report du vote sur la taxe carbone maritime à l’OMI

Sous pression diplomatique intense de Washington, les pays membres de l’Organisation maritime internationale ont accepté de reporter d’un an l’adoption d’un mécanisme de tarification du carbone pour le transport maritime mondial.

Trump autorise des opérations clandestines de la CIA ciblant le Venezuela

Washington confirme avoir donné mandat à la CIA pour mener des actions secrètes contre le gouvernement de Nicolas Maduro, provoquant des tensions croissantes entre les États-Unis et le Venezuela sur fond d’enjeux géostratégiques et énergétiques.
en_1140171040540

Bruxelles veut interdire gaz et pétrole russes dès 2027 dans un geste diplomatique fort

Deux commissions du Parlement européen proposent d’avancer à 2026 et 2027 l’arrêt complet des importations d’hydrocarbures russes, incluant pétrole, gaz et GNL, renforçant ainsi la position géopolitique de l’Union européenne.

Faible mobilisation des dirigeants pour la COP30 malgré l’urgence climatique et logistique

La conférence COP30 organisée en Amazonie par le Brésil fait face à une faible participation des dirigeants mondiaux, sur fond de tensions géopolitiques et de défis logistiques majeurs.

Washington autorise Trinité-et-Tobago à explorer le champ gazier Dragon avec Caracas

Les États-Unis ont accordé à Trinité-et-Tobago une licence spéciale pour reprendre les négociations avec le Venezuela autour du champ gazier Dragon, levant partiellement les restrictions imposées au secteur énergétique vénézuélien.
en_1140121062540

Bruxelles avance vers une sortie totale du gaz et pétrole russes d’ici 2028

Les ambassadeurs des pays membres de l’Union européenne ont validé l’envoi au Conseil des ministres d’un projet législatif visant à éliminer progressivement les importations d’énergie fossile russe d’ici janvier 2028.

La Russie acte sa sortie définitive de l’accord nucléaire bilatéral avec les États-Unis

La Douma a approuvé le retrait formel de la Russie d’un traité signé avec les États-Unis sur l’élimination du plutonium militaire, mettant fin à plus de deux décennies de coopération nucléaire stratégique.

Tusk refuse de transférer à l’Allemagne un suspect ukrainien lié au sabotage de Nord Stream

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré qu’il n’était pas dans l’intérêt de la Pologne d’extrader vers l’Allemagne un citoyen ukrainien soupçonné d’avoir participé aux explosions ayant endommagé les gazoducs Nord Stream en 2022.
en_114071080540

Des entreprises saoudiennes lancent 500 MW de projets énergétiques en Syrie

Al-Harfi et SCLCO ont signé des accords avec les autorités syriennes pour développer des capacités solaires et éoliennes, dans un contexte de rapprochement énergétique entre Riyad et Damas.

Thaïlande et Japon renforcent leurs achats de brut américain dans un contexte de tensions géopolitiques

Face aux risques liés aux approvisionnements du Moyen-Orient, les raffineurs thaïlandais et japonais se tournent vers le brut américain, soutenus par des incitations tarifaires et des stratégies alignées avec les discussions commerciales bilatérales.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.