Le rapport annuel Tracking SDG 7: The Energy Progress Report 2025, publié aujourd’hui, indique que 92 % de la population mondiale disposent désormais d’un accès de base à l’électricité. Ce chiffre marque une progression notable par rapport aux années précédentes, avec environ 310 millions de personnes supplémentaires ayant obtenu un accès depuis 2015. Toutefois, le rapport souligne également que 666 millions de personnes restent encore privées d’électricité. Ce déficit énergétique se concentre essentiellement dans des régions rurales isolées et économiquement vulnérables.
Manque de financements et disparités régionales
Selon le rapport, les flux financiers internationaux vers les pays en développement pour le soutien à l’énergie propre se sont élevés à 21,6 milliards de dollars en 2023, en hausse de 27 % par rapport à l’année précédente. Malgré cette augmentation, ce montant reste inférieur au pic atteint en 2016, qui était de 28,4 milliards de dollars. De plus, les financements restent inégalement répartis : seuls deux pays d’Afrique subsaharienne figurent parmi les cinq premiers bénéficiaires mondiaux. Les instruments financiers basés sur la dette prédominent, représentant 83 % des financements en 2023, tandis que les subventions n’en constituent que 9,8 %.
Le rapport recommande des réformes importantes dans les mécanismes multilatéraux et bilatéraux afin d’accroître la disponibilité des financements concessionnels et d’améliorer la tolérance au risque parmi les bailleurs internationaux. Les auteurs suggèrent également d’adopter une planification énergétique nationale plus efficace dans les pays bénéficiaires.
Priorité aux énergies renouvelables décentralisées
Le document insiste sur l’importance des énergies renouvelables décentralisées, telles que les mini-réseaux électriques et les systèmes solaires hors réseau, pour répondre efficacement aux besoins des populations rurales isolées. Ces technologies sont identifiées comme des solutions rapides et économiquement viables pour combler les déficits énergétiques dans les régions reculées.
En outre, environ 2,1 milliards de personnes dépendent toujours de combustibles polluants comme le bois de feu ou le charbon, faute d’accès à des moyens de cuisson propres. Pour ces communautés rurales, notamment en Afrique subsaharienne, les technologies propres décentralisées telles que les installations domestiques de biogaz et les solutions de cuisson électrique peuvent représenter des réponses adaptées.
Disparités persistantes en Afrique subsaharienne
En Afrique subsaharienne, région la plus touchée par le manque d’accès à l’énergie, 85 % des personnes sans électricité résident encore dans cette zone géographique. La capacité installée en énergies renouvelables y reste faible, à seulement 40 watts par habitant, représentant un huitième de la moyenne enregistrée dans d’autres régions en développement.
Par ailleurs, la région fait face à une augmentation annuelle de 14 millions du nombre de personnes privées d’accès à des solutions de cuisson propre. À l’échelle mondiale, les progrès vers une cuisson propre demeurent lents, avec une hausse modérée du taux d’accès global à 74 % en 2023 contre 64 % en 2015. Le rapport avertit qu’à ce rythme, seuls 78 % de la population mondiale disposeront d’une cuisson propre en 2030.
Le Directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (International Renewable Energy Agency – IRENA), Francesco La Camera, a déclaré : « Bien que les flux financiers internationaux aient augmenté, seules deux régions du monde en ont véritablement bénéficié. Pour combler ces écarts persistants, une coopération internationale renforcée est nécessaire ».