L’Energy Regulation Board (ERB), l’autorité de régulation du secteur énergétique en Zambie, a approuvé un projet de ligne électrique haute tension de 200 kilomètres reliant le pays à la République démocratique du Congo (RDC). D’un coût estimé à $270mn (environ ZMW7.1bn), le Kalumbila-Kolwezi Interconnector Project (KKIP) vise à renforcer l’intégration des réseaux électriques entre les deux pays.
La décision intervient dans un contexte de pression croissante sur le système énergétique zambien, fragilisé par une sécheresse prolongée affectant la production des barrages hydroélectriques. En réponse à cette situation, les autorités ont multiplié les mesures d’urgence, notamment en demandant en 2023 aux grandes compagnies minières de réduire leur consommation d’électricité.
Un projet au service du secteur minier
Le tracé du KKIP prévoit une connexion directe à une sous-station située sur le site de la mine Sentinel, exploitée par la société canadienne First Quantum Minerals, dans le district de Kalumbila. Cette infrastructure est conçue pour sécuriser l’alimentation électrique d’un site stratégique pour l’économie du pays, fortement dépendante du secteur minier.
La société privée Enterprise Power DRC, impliquée dans la mise en œuvre du projet, a indiqué que ce développement facilitera les échanges d’électricité entre les deux pays. L’entreprise collaborera avec les opérateurs de réseaux zambiens et congolais afin de garantir la stabilité et la fiabilité des flux transfrontaliers.
Une stratégie régionale d’intégration énergétique
Le KKIP s’inscrit dans une démarche plus large du gouvernement zambien, qui entend multiplier les interconnexions avec ses voisins. Le 22 avril, la Zambie a lancé un autre chantier d’envergure avec la Tanzanie dans le cadre du corridor Zambie-Tanzanie-Kenya (ZTK). Ce projet, d’un montant total de $292mn (environ ZMW7.7bn), est financé par la Banque mondiale, l’Union européenne et le Royaume-Uni.
Ce corridor vise à relier les réseaux électriques d’Afrique australe et d’Afrique de l’Est d’ici 2027. Il doit également favoriser l’intégration des marchés énergétiques régionaux, tout en offrant une réponse structurelle aux aléas climatiques pesant sur les capacités nationales.
Vers un marché énergétique commun
La coopération avec la RDC permet à la Zambie d’accéder à une capacité hydroélectrique abondante et peu exploitée. Le KKIP représente une avancée vers un marché électrique commun plus stable, alors que les deux pays cherchent à attirer des investissements privés dans les infrastructures énergétiques.
Le ministère de l’Énergie n’a pas encore détaillé les modalités de financement du KKIP. Toutefois, des discussions sont en cours avec des partenaires bilatéraux et multilatéraux pour mobiliser les fonds nécessaires. Le démarrage des travaux est attendu dans les prochains mois, sous réserve de finalisation des accords techniques et commerciaux.