Le gouvernement des États-Unis a annoncé la relance d’une vente de baux pétroliers dans la plaine côtière de la réserve faunique nationale de l’Arctique, située en Alaska. Cette décision intervient dans le cadre des exigences fixées par le Congrès dans la loi fiscale de 2017, également connue sous le nom de Tax Cuts and Jobs Act. La vente concerne 400 000 acres dans la portion nord-ouest de cette plaine de 1,6 million d’acres. Le Bureau de la gestion des terres (Bureau of Land Management, BLM) prévoit une mise en vente pour le 9 janvier 2025, dans le respect des obligations légales.
Un équilibre entre développement et conservation
Le BLM a souligné que cette vente vise à concilier les objectifs de conservation de la réserve avec les mandats législatifs. Cependant, cette initiative s’inscrit dans un contexte de débats intenses sur les impacts environnementaux et sociaux. Les groupes écologistes et les communautés autochtones, telles que les Gwich’in, s’opposent fermement à ces projets en raison des menaces qu’ils posent aux écosystèmes et aux espèces locales, comme les troupeaux de caribous.
Dan Ritzman, directeur de la campagne de conservation du Sierra Club, a dénoncé cette décision en déclarant : « Le développement pétrolier dans l’Arctique constitue une menace directe pour certains des derniers paysages vierges de l’Alaska et pour les moyens de subsistance des peuples autochtones. »
Un passé controversé
Sous l’administration Trump, une première vente avait été organisée, résultant en l’attribution de neuf baux pétroliers. Cependant, ces baux furent suspendus par une directive présidentielle émise par Joe Biden en 2021, invoquant la nécessité d’une révision complète du programme de location. Une analyse subséquente a révélé des lacunes juridiques majeures dans le processus initial, conduisant à l’annulation de tous les baux.
En réponse à ces actions, l’American Petroleum Institute (API), le plus grand lobby pétrolier aux États-Unis, a critiqué la politique de l’administration Biden, affirmant qu’elle entrave le développement des ressources énergétiques nationales.
Des enjeux économiques et politiques
Les décisions successives de l’administration Biden reflètent un équilibre délicat entre la conservation et le développement économique. Alors que la protection de 28 millions d’acres de terres publiques en Alaska a été saluée par les groupes environnementaux, l’approbation du projet pétrolier Willow, d’une valeur de 8 milliards de dollars, a suscité des critiques.
Les groupes locaux et les législateurs de l’Alaska, tels que les sénateurs républicains Lisa Murkowski et Dan Sullivan, considèrent que ces restrictions nuisent à l’économie régionale. Parallèlement, Donald Trump, candidat à l’élection présidentielle de 2024, a promis de rétablir des politiques favorables au développement pétrolier.
Malgré les divergences politiques, l’appétit des grandes compagnies pétrolières pour ces baux reste incertain, en raison des risques juridiques et des retombées potentielles sur leur réputation.