Les relations énergétiques entre la Turquie et le Turkménistan prennent une nouvelle dimension avec la signature d’un accord d’acheminement de gaz naturel. L’accord a été conclu entre l’opérateur turc des pipelines BOTAS et Turkmengaz, l’entreprise nationale turkmène. Il prévoit l’entrée en vigueur des livraisons dès le 1er mars 2025, renforçant ainsi les capacités d’importation de la Turquie.
Un corridor gazier en expansion
La Turquie, qui consomme plus de 50 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an, diversifie activement ses sources d’approvisionnement. Dépendante principalement de la Russie, de l’Azerbaïdjan et de l’Iran, ainsi que du gaz naturel liquéfié (GNL) importé, elle cherche à sécuriser des volumes supplémentaires pour répondre aux besoins croissants du marché domestique et européen. L’accord signé avec Turkmengaz marque une nouvelle étape dans cette stratégie d’élargissement des corridors gaziers.
Un transit via l’Iran encore en discussion
Les termes précis du transit du gaz turkmène vers la Turquie n’ont pas été entièrement dévoilés, mais une option envisagée repose sur le réseau de gazoducs iranien. Selon Alparslan Bayraktar, ministre turc de l’Énergie, les négociations incluent la possibilité d’un acheminement via l’Iran, permettant ainsi à la Turquie d’accéder à un volume annuel pouvant atteindre 2 milliards de mètres cubes de gaz en provenance du Turkménistan. Cette alternative pourrait diversifier davantage les itinéraires d’approvisionnement et réduire la dépendance turque à certaines routes énergétiques.
Un cadre régional renforcé
Ce nouvel accord intervient après des négociations engagées depuis mars 2024, lorsque la Turquie et le Turkménistan ont signé des accords préliminaires pour initier la fourniture de gaz. En mai 2024, un autre jalon avait été franchi avec un accord intégrant l’Azerbaïdjan et la Géorgie comme corridors d’acheminement du gaz turkmène vers la Turquie. Les discussions autour des infrastructures, notamment l’augmentation des capacités des gazoducs du Caucase du Sud et du gazoduc transanatolien (TANAP), soulignent l’ambition régionale d’accroître les volumes disponibles pour l’Europe à l’horizon 2030.
Un impact stratégique sur le marché du gaz
L’intégration du Turkménistan dans le portefeuille d’importation de la Turquie pourrait non seulement renforcer la sécurité énergétique du pays, mais aussi influencer le marché gazier européen. Avec des capacités d’exportation accrues, le Turkménistan pourrait jouer un rôle plus central dans la redistribution des flux gaziers vers l’Europe, réduisant ainsi la pression exercée par d’autres grands fournisseurs. Toutefois, les détails logistiques et contractuels du transit restent des éléments clés qui détermineront l’ampleur et la viabilité économique de cette coopération.