La Turquie a soumis à l’Irak un projet de renouvellement et d’extension d’accord énergétique couvrant l’ensemble du secteur, après la décision d’Ankara de mettre fin à l’accord existant sur l’oléoduc Kirkouk-Ceyhan. Cette initiative intervient alors que les deux pays cherchent à surmonter une impasse diplomatique et commerciale provoquée par l’arrêt du principal oléoduc reliant le nord de l’Irak à la Méditerranée.
Négociations autour d’un partenariat stratégique
Le ministère du Pétrole irakien a indiqué que ses équipes examinent actuellement le projet d’accord proposé par la Turquie, tout en poursuivant les négociations pour atteindre une entente favorable à chacune des parties. Selon les informations communiquées, le texte prévoit un élargissement de la coopération au-delà du pétrole, incluant désormais le gaz naturel, la pétrochimie et l’électricité. Cette démarche vise à structurer les échanges énergétiques entre Bagdad et Ankara à moyen et long terme.
La fermeture du pipeline Kirkouk-Ceyhan, d’une capacité de 1,6 mn de barils par jour, fait suite à une décision d’arbitrage condamnant la Turquie à verser 1,5 md USD pour des exportations irakiennes réalisées entre 2014 et 2018 sans autorisation. Le différend juridique se poursuit avec un appel en cours, tandis que la Turquie exprime sa volonté de réactiver le pipeline et d’en faire une infrastructure régionale majeure.
Le pipeline au centre des ambitions régionales
Le gouvernement turc a annoncé la fin officielle de l’accord initial, datant des années 1970, à compter du 27 juillet 2026. Parallèlement, Ankara a réaffirmé sa volonté de rouvrir le pipeline, déjà prêt techniquement selon les autorités, bien que les discussions entre le gouvernement central irakien, le gouvernement régional du Kurdistan et les producteurs indépendants n’aient pas permis d’avancer sur la répartition des exportations.
Un responsable turc a précisé que la Turquie a investi de manière significative dans la maintenance du pipeline, insistant sur son rôle stratégique dans le cadre de projets d’intégration régionale, dont la « Route du Développement ». Ce corridor commercial, reliant le port irakien de Bassorah à la frontière turque, puis à l’Europe, offre la perspective d’étendre le pipeline vers le sud et d’augmenter les flux énergétiques.
Perspectives pour les secteurs pétrolier et gazier
Le financement initial de la Route du Développement a été débloqué par Bagdad en 2023, selon les autorités, et figure désormais parmi les axes de coopération proposés par la Turquie. Cette évolution, si elle aboutit, permettrait de diversifier les sources d’approvisionnement de la région, tout en structurant de nouveaux circuits commerciaux.
Un représentant turc a estimé que la relance du pipeline dans le cadre d’un accord modernisé représenterait une étape majeure pour la région, précisant que les détails du projet restent à définir avec les parties irakiennes. La conclusion d’un nouvel accord donnerait aux opérateurs pétroliers et gaziers une visibilité accrue sur le cadre d’exportation via le corridor turc, alors que les besoins énergétiques de l’Europe et du Moyen-Orient continuent de croître.