La Turquie s’engage dans une transformation de grande ampleur de son réseau électrique national, soutenue par un financement de 70 millions de dollars octroyé par le Climate Investment Funds (CIF). Cette initiative, co-développée avec la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) et le Groupe de la Banque Mondiale, vise à doubler la capacité éolienne et à quadrupler la capacité solaire d’ici 2035, pour atteindre la neutralité carbone en 2053.
À ce jour, la Turquie exploite environ 3 % de son potentiel solaire et 15 % de son potentiel éolien terrestre. Pour accroître cette production d’énergie renouvelable, des investissements massifs dans les infrastructures de transmission et de distribution d’électricité sont nécessaires. Le soutien financier du CIF permettra ainsi de mettre en œuvre un projet de 790 millions de dollars visant à renforcer le réseau électrique, à intégrer des technologies avancées et à augmenter la capacité de stockage énergétique.
Vers un réseau électrique plus flexible et résilient
Pour permettre l’intégration de l’énergie solaire et éolienne, le plan inclut des investissements dans les infrastructures intelligentes, telles que les stations de recharge électrique décentralisées et la digitalisation du réseau de distribution. Une capacité de stockage additionnelle de 7 500 MW est également prévue, permettant de pallier la variabilité des sources d’énergie renouvelable et d’assurer une fourniture d’électricité stable.
Ces efforts visent à adapter le réseau électrique turc aux défis de l’intermittence des énergies renouvelables. D’ici 2035, cette transformation pourrait permettre l’intégration de 60 GW supplémentaires d’énergie éolienne et solaire, soit l’équivalent de 21,6 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole) d’énergie renouvelable, capable d’alimenter environ 70 millions de foyers par an.
Une collaboration internationale pour un avenir énergétique durable
Ce projet s’inscrit dans le programme d’intégration des énergies renouvelables du CIF, lancé en 2021 avec le soutien du G7 et dédié exclusivement à l’intégration des énergies propres. Le programme vise à catalyser les investissements nécessaires à la construction de systèmes énergétiques capables d’absorber des volumes importants d’énergies intermittentes.
Le gouvernement turc a déjà fait des progrès significatifs en matière de transition énergétique et de réduction des émissions de carbone. Selon Osman Çelik, ministre adjoint du Trésor et des Finances, cette initiative est cruciale pour réaliser les objectifs de développement durable du pays. « Notre chemin vers zéro émission d’ici 2053 nécessite un engagement ferme dans l’augmentation de notre capacité en énergies renouvelables », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de cette coopération avec le CIF, la Banque Mondiale et la BERD.
Le rôle des partenaires internationaux
Nadia Petkova, directrice de l’impact et des partenariats à la BERD, a souligné que le programme REI du CIF est essentiel pour accroître la flexibilité des systèmes énergétiques et faciliter l’accès hors réseau aux énergies renouvelables. La BERD apportera son soutien à l’implémentation de ce plan ambitieux, aidant le gouvernement turc à atteindre son objectif d’ajouter 60 GW de capacité éolienne et solaire d’ici 2035.
En plus des partenaires institutionnels, des acteurs privés sont également impliqués dans ce projet. Ils joueront un rôle déterminant dans l’intégration de technologies intelligentes et l’optimisation du stockage énergétique, rendant possible un déploiement d’énergies renouvelables à grande échelle.