La Turquie a officiellement annoncé l’envoi d’une délégation du ministère de l’Énergie en Syrie pour soutenir la reconstruction des infrastructures énergétiques essentielles. Cette initiative survient après la chute du régime de Bachar al-Assad, marquant une étape importante dans les relations entre les deux pays.
Alparslan Bayraktar, ministre turc de l’Énergie, a confirmé cette mission lors d’une réunion du parti au pouvoir, l’AKP (Parti de la justice et du développement), dans la province anatolienne de Nevsehir. « Une équipe de notre ministère de l’Énergie est en route pour Damas », a déclaré le ministre. L’objectif principal de cette mission est d’évaluer les infrastructures existantes, de déterminer les besoins en énergie et en électricité, et d’initier un plan d’action pour garantir un accès rapide à ces services essentiels.
Depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, la Turquie a joué un rôle majeur en accueillant près de trois millions de réfugiés syriens. La récente évolution politique en Syrie ravive les espoirs de retour pour de nombreux réfugiés, déjà amorcés par le retour de 31 000 Syriens, selon des responsables turcs.
M. Bayraktar a rappelé les efforts humanitaires déployés par Ankara durant le conflit, en affirmant que « la Turquie s’est trouvée du bon côté de l’Histoire » en offrant un refuge aux populations déplacées. Il a également souligné l’importance de reconstruire les infrastructures syriennes, indispensables pour stabiliser le pays et permettre un retour à la normale.
Un plan d’urgence pour la Syrie
Les conséquences de plus d’une décennie de guerre civile ont laissé la Syrie avec des infrastructures énergétiques largement détruites, rendant difficile l’accès à l’électricité pour des millions de personnes. La délégation turque vise à fournir une expertise technique et à identifier les zones prioritaires pour les travaux de réhabilitation.
Selon le ministre, cette coopération énergétique représente une première étape vers la remise sur pied d’une économie syrienne fragilisée. « Il est crucial de redonner vie à la Syrie, un pays dont les infrastructures ont été ravagées », a ajouté M. Bayraktar. L’initiative prévoit notamment la réhabilitation des centrales électriques et des réseaux de distribution.
Des enjeux humanitaires et stratégiques
Cette initiative énergétique s’inscrit dans un contexte de coopération régionale accrue. En renforçant son rôle en Syrie, la Turquie vise également à stabiliser ses propres frontières, tout en favorisant le retour des réfugiés syriens. La reconstruction des infrastructures essentielles est perçue comme un levier stratégique pour encourager la réintégration des populations déplacées.
En parallèle, cette mission s’inscrit dans une démarche politique. En participant activement à la reconstruction, Ankara cherche à renforcer son influence dans un pays clé de la région, tout en consolidant son rôle comme acteur humanitaire majeur. Cependant, la tâche s’annonce immense face à l’ampleur des destructions et aux défis logistiques sur le terrain.