La turbine de Nord Stream prévoit d’être envoyée prochainement en Russie. Toutefois, le chancelier allemand accuse Moscou de bloquer le processus d’envoi. Seulement à 20% de sa capacité, la turbine en question est déterminante pour le fonctionnement de Nord Stream.
Depuis le 27 juillet, le gazoduc ne fonctionne qu’à 20% de sa capacité. La Russie justifie ce faible flux de gaz par des problèmes de maintenance avec un certain nombre de turbines à Portovaya. Outre ces problèmes techniques, l’entreprise russe explique que la contraction de l’offre entraîne des flux réduits de gaz.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, dénonce lors d’une conférence de presse, l’attitude de la Russie. Ce dernier estime que les retards ne sont pas justifiables.
Face à ces faibles débits russes, les prix du gaz européen reviennent à des niveaux records observés au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, en mars. Par exemple, le prix TTF néerlandais enregistre le 8 mars, 212,15 euros/MWh. Le 2 août, son prix s’élève à 203,70 euros/MWh.
Une turbine décisive au fonctionnement de Nord Stream
Lors d’une conférence de presse, le PDG de Siemens Energy, Christian Bruch précise les caractéristiques de la turbine. Cette turbine est l’une des 6 unités de ce type, pouvant être utilisée à Portovaya. Deux autres turbines plus petites peuvent être également utilisées sur le site russe.
Pour le fonctionnement complet de Nord Steam, il faut mettre en service 5 des turbines principales. À savoir, la pleine capacité du gazoduc représente 167 millions m3/j.
Actuellement, on compte une seule turbine qui fonctionne. Par conséquent, la capacité de Nord Stream chute à 20%, soit environ 33 millions m3/j.
La turbine prête pour la Russie
Après son blocage au Canada après l’entretien par Siemens Energy, la turbine revient en Allemagne. Pour arriver à la destination finale (Portovaya), Ottawa a approuvé une dérogation aux sanctions. Cependant, son retour n’est pas encore planifié bien que du côté allemand, tout est prêt.
En outre, Scholz a déclaré:
« Cette turbine peut être utilisée. Tout est en place pour son retour. Il n’y a aucun problème et aucune sanction n’empêche son utilisation (…) Maintenant, il suffit que quelqu’un dise : ‘J’aimerais l’avoir’. Ensuite, il sera rapidement rendu (…) Il n’y a aucune raison pour que cette livraison ne puisse pas avoir lieu ».
En somme, Gazprom répond indirectement à plusieurs reprises. L’entreprise russe explique vouloir des documents de la part de Siemens pour prouver la conformité légale de la turbine. Pourtant, Siemens Energy affirme que tous les documents pertinents sont prêts.
Par conséquent, la turbine n’a pas pu être transportée pour le moment. Gazprom précise faire tout pour résoudre rapidement la situation.
Des alternatives à la turbine Nord Stream ?
Selon Scholz, les obligations contractuelles de Gazprom pourraient être remplies « à tout moment » envers les acheteurs allemands. Le géant gazier russe pourrait utiliser le réseau de gazoducs en Ukraine. Il y a notamment le gazoduc Yamal qui traverse la Biélorussie et la Pologne.
Pour le chancelier allemand, les motifs soulevés par Gazprom ne sont pas valables. Le mois dernier, l’entreprise russe affirme ne pas être responsable des réductions de flux de gaz. Elle notifie à son homologue allemand, Uniper que l’approvisionnement en gaz fait face à un cas de force majeure. Ce que réfute Uniper.
Dans ces conditions, Christian Bruch a déclaré :
« Il est dans notre intérêt, avec le soutien du gouvernement allemand, de restituer cette turbine à la Russie ».