La transition énergétique bénéficie dorénavant de facilités d’investissement ESG en vue du regard porté sur ceux-ci par les investisseurs et décideurs. Selon une enquête de l’ADSW et Masdar, l’écrasante majorité des investisseurs et décideurs disent que les critères ESG constituent dorénavant un pilier de leur stratégie de développement. Un sentiment renforcé par la situation sanitaire.
La transition énergétique grâce aux critères d’investissements ESG
L’étude menée par Masdar révélée sur l’Abu Dhabi Sustainable Week (ADSW) énonce que 87 % des personnes interrogées ont indiqué que les performances ESG constituent désormais l’un des principaux objectifs stratégiques de leur organisation. Tandis que 85 % ont considéré la pandémie de Covid-19 comme un signal d’alarme en matière de durabilité.
Pour cette enquête, Dietmar Siersdorfer, DG du Moyen-Orient et des Émirats Arabes Unis chez Siemens Energy, a déclaré :
« En tant qu’entreprise fondée pour conduire la transition énergétique et promouvoir les valeurs ESG et de durabilité, Siemens Energy s’est fixé un objectif ambitieux de zéro émission nette d’ici 2030. »
L’investissement ESG moteur de la transition énergétique
Pour sa part, Yousef Ahmed Baselaib, directeur exécutif de la stratégie et du développement d’entreprise chez Masdar, a déclaré :
« Comme nous l’avons exploré au cours de la semaine du développement durable d’Abu Dhabi en début d’année, les opportunités présentées par la relance verte alimenteront davantage l’appétit des investisseurs pour le soutien d’entreprises intelligentes et durables. Les entreprises qui ignorent l’ESG perdront leur pertinence dans l’ère post-Covid ».
Les actionnaires sont une force motrice de l’investissement ESG dans tous les secteurs et toutes les régions. Près de la moitié des personnes interrogées (49 %) déclarent donner la priorité à l’ESG parce qu’elle est importante pour les investisseurs.
Des disparités géographiques dans la prise en compte des critères ESG
L’étude a également permis de mieux comprendre comment les différentes régions géographiques et les différents secteurs industriels répondent à la demande d’engagements ESG plus importants. L’étude révèle ainsi que 70 % des personnes interrogées dans la région Asie-Pacifique étaient d’accord pour dire que leur entreprise s’engageait à atteindre des émissions nettes dans la zone, alors que seulement 33 % des personnes interrogées au Moyen-Orient étaient de cet avis à la même question.
Au niveau sectoriel, l’étude a montré qu’il est plus facile pour certains secteurs que pour d’autres de trouver un équilibre entre les bénéfices et la durabilité. 68 % des personnes interrogées dans le secteur technologique reconnaissant être en mesure de concilier les exigences des clients en matière de durabilité et les attentes des actionnaires en matière de bénéfices. En revanche, les réponses du secteur des transports étaient beaucoup plus faibles, avec seulement 38 % d’entre elles indiquant que le secteur était capable d’équilibrer les demandes des clients et les attentes des actionnaires.
Objectif neutralité carbone
Le secteur énergétique, fortement lié au secteur technologique, est donc inclus dans les critères ESG. D’autant plus lorsque ces entreprises sont impliquées dans des innovations énergétiques afin d’atteindre la neutralité carbone. De cette manière, beaucoup de plans de relance incluent des fonds alloués à des projets d’infrastructures énergétiques. Le plan de la Banque Européenne d’Investissement, par exemple, prévoit le développement de capacités renouvelables dans plusieurs pays Européens.
On voit donc que la réponse économique à la crise provoquée par la pandémie est une opportunité pour accélérer la transition énergétique. Cette crise apparait donc comme un tournant dans les dynamiques énergétiques, qui prenaient un certain retard dans la complétion des objectifs fixés par les accords de Paris. Ces objectifs ambitieux, dont notamment la neutralité carbone d’ici 2050, semblent désormais un horizon atteignable grâce à ces investissements ciblés.