La guerre en Ukraine a eu un grand impact sur le marché de l’électricité. De fait, la flambée des prix accélère le passage aux énergies renouvelables. Ainsi, les États accélèrent leur transition énergétique. Néanmoins des obstacles restent à surmonter. Ceux-ci varient selon les régions du monde.
La transition énergétique, une solution à la crise?
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a d’importantes conséquences pour le marché énergétique de la région. Face à la flambée des prix et aux craintes concernant la sécurité énergétique, la transition énergétique s’accélère. Avec RePowerEU, l’Union européenne apporte une réponse politique. Celle-ci marque un tournant pour la transition énergétique dont le rythme s’accélère. Ainsi, d’ici 2030, les énergies renouvelables devraient compter pour 66% de l’approvisionnement global de l’UE.
Le contexte géopolitique bouleverse donc les marchés. Les investissements dans l’éolien et le solaire sont alors extrêmement intéressants. De la même manière, l’hydrogène renouvelable et autres gaz limitant les émissions de carbone apparaissent comme des solutions pour la transition énergétique. De plus, le nucléaire devrait également profiter du contexte.
À l’heure actuelle, sur le marché européen, le prix de l’électricité dépasse les 200 €/MWh. Cette flambée des prix de l’électricité a eu des conséquences sur la demande, freinant alors les volumes du marché de l’électricité à court terme. Or, il est très improbable que les prix passent sous la barre des 100 €/MWh avant 2027.
Toutefois, la situation est différente sur le long terme. De fait, les analystes estiment que le marché européen (en comptant l’UE et le Royaume-Uni) devrait croître de 84% pour atteindre les 5.869 TWh en 2050.
L’Amérique du Nord et la diversification
En Amérique du Nord, la crise énergétique pousse une diversification des technologies employées. Le continent nord-américain est, lui aussi, victime de l’inflation. À court terme, le contexte macroéconomique ne devrait pas permettre une baisse des prix. Toutefois, à moyen terme, les prix devraient diminuer une fois la situation stabilisée avant d’augmenter à nouveau à long terme.
Face à la hausse de la demande en électricité, les énergies renouvelables apparaissent comme une excellente solution. Il faut également prendre en compte l’extension des crédits d’impôts pour développer l’éolien, le solaire ou encore le stockage énergétique.
Ainsi, le secteur de l’éolien devrait en profiter le plus. Sa capacité de production devrait augmenter de 21 GW d’ici 2050. Pour le solaire, cette hausse devrait être de 3 GW. Si le retrait du charbon est ralenti, il devrait disparaître d’ici 2040. Ainsi, les États-Unis atteindront 90% de production sans carbone au milieu du siècle.
La région APAC également impactée
La demande d’électricité en Chine a fortement évolué ces derniers mois. Au deuxième trimestre 2022, elle a été freinée par les restrictions sanitaires liées à la COVID-19. Toutefois, elle devrait connaître une forte reprise d’ici le deuxième trimestre de l’année. Comme dans toutes les autres régions, les prix de l’électricité en Asie Pacifique augmentent. Cette hausse devrait se poursuivre jusqu’en 2025. Elle s’explique par la flambée des prix du GNL, du charbon ou encore du diesel.
Actuellement, la part de l’APAC dans la demande mondiale jusqu’en 2040 est estimée à 68%. Néanmoins, ce chiffre pourrait être plus important, notamment du fait de la baisse de la demande européenne. Ainsi, des investissements dans la production d’électricité sont attendus. Ceux-ci pourraient atteindre 2.900 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. 60% de ces investissements seraient à destination de l’éolien et du secteur.
Si la transition énergétique s’accélère, des risques persistent pour les développeurs d’énergies renouvelables. Il faut alors prendre en compte la hausse des coûts de la chaîne d’approvisionnement ou encore les problèmes d’intégration au réseau. De plus, il faut prévoir un risque d’écrêtement puisque, sur 8 marchés de la région, la capacité éolienne et solaire devrait couvrir plus de 50% de la charge de pointe d’ici 2030.
Enfin, des investissements dans le réseau et le stockage sont primordiaux. S’ils ne suivent pas, la région devra faire face à des coupures de courant mais aussi à des problèmes quant à la fiabilité du réseau.
Illustration par Sasha Glustsenko