La Thaïlande a procédé à l’interruption de l’approvisionnement en électricité dans cinq localités frontalières birmanes, invoquant l’utilisation de l’énergie pour des activités illégales. Cette décision, annoncée par le ministre de l’Intérieur Anutin Charnvirakul, marque un tournant dans la politique énergétique du pays vis-à-vis de son voisin.
Un marché énergétique interrompu
Les zones concernées incluent Mae Sai, Mae Sot et le Col des Trois Pagodes, des régions où des réseaux criminels exploitent des centres d’escroqueries en ligne. La Thaïlande exportait jusqu’ici environ 50 millions de bahts d’électricité par mois vers ces localités, soit l’équivalent de 1,5 million de dollars. L’arrêt brutal de ces flux interroge sur la continuité des échanges d’énergie entre les deux pays.
Conséquences sur les infrastructures et les contrats
Les exportations d’électricité de la Thaïlande vers la Birmanie s’inscrivent dans une logique plus large de coopération régionale en matière d’énergie. Cette suspension pourrait affecter les opérateurs impliqués dans la distribution et la maintenance des réseaux transfrontaliers. Aucun manquement contractuel n’a été évoqué officiellement, la justification avancée restant l’usage détourné de l’énergie pour des activités illicites.
Un signal politique et économique
Cette coupure d’approvisionnement intervient alors que la Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra est en visite en Chine, où la question des escroqueries en ligne figure à l’ordre du jour. Pékin, préoccupé par l’implication de ses ressortissants dans ces opérations, surveille de près l’évolution de la situation. L’incertitude plane quant à un éventuel impact sur les relations économiques sino-thaïlandaises, notamment dans le secteur touristique et commercial.
Perspectives sur les flux énergétiques
Si cette coupure vise des localités spécifiques, elle pourrait avoir des répercussions plus larges sur les flux d’énergie en Asie du Sud-Est. La Birmanie dépend en partie des importations énergétiques pour alimenter certaines infrastructures. Cette décision thaïlandaise met en lumière la complexité des relations entre énergie, sécurité et géopolitique dans la région.