La Thaïlande n’a pas encore validé les frais de transmission nécessaires à la poursuite du projet régional visant à acheminer de l’hydroélectricité du Laos vers Singapour. Le processus dépend d’une décision du Conseil national de la politique énergétique, dont la composition a été modifiée récemment après l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement.
Un projet à dimension transfrontalière
Le projet d’intégration énergétique Laos–Thaïlande–Malaisie–Singapour, annoncé en 2022, a pour objectif de permettre la circulation d’électricité sur de longues distances à travers plusieurs pays d’Asie du Sud-Est. Il repose sur une infrastructure existante et des accords de transmission entre les opérateurs nationaux. La deuxième phase du projet nécessite toutefois une approbation formelle de la part des autorités thaïlandaises pour les frais de passage de l’électricité sur leur réseau.
Sompop Pattanariyankool, secrétaire permanent adjoint au ministère thaïlandais de l’Énergie, a déclaré que cette approbation n’avait pas encore été accordée. Il a précisé que les tarifs de transmission entre la Malaisie et Singapour étaient déjà en place, mais que l’autorisation pour la section traversant la Thaïlande restait en suspens.
Un feu vert suspendu à des arbitrages politiques
La décision finale appartient au Conseil national de la politique énergétique, dont les membres ont été renouvelés à la suite du changement de gouvernement. Aucun calendrier n’a été communiqué pour la tenue d’une session dédiée à ce dossier. En parallèle, le ministre malaisien de l’Énergie avait évoqué plus tôt ce mois-ci une possible approbation dès le mois suivant, mais sans confirmation de Bangkok à ce stade.
Singapour a de son côté indiqué qu’une reprise des exportations depuis le Laos était attendue prochainement, sans préciser la date ni les modalités. La Thaïlande demeure l’unique maillon sans validation dans cette chaîne transnationale.
Conséquences pour le transit énergétique régional
Les frais de transmission, aussi appelés « wheeling charges », sont indispensables pour permettre le passage de l’électricité entre différents réseaux nationaux. En l’absence d’accord avec la Thaïlande, l’électricité produite au Laos ne peut pas atteindre Singapour, bien que les autres pays concernés aient déjà finalisé leurs engagements. Cette situation bloque momentanément un projet considéré comme pilote pour l’intégration des réseaux électriques en Asie du Sud-Est.