La Thaïlande multiplie ses achats de brut. Cette tendance devrait se poursuivre au cours des prochains mois. Le pays se prépare à une hausse de la demande intérieure de carburant suite à la reprise du tourisme. Ainsi, la Thaïlande doit augmenter le taux de fonctionnement de ses raffineries.
La Thaïlande augmente ses importations de brut
En mars, la Thaïlande a importé 2,34 millions de barils par jour de pétrole brut. En mars 2021, les importations s’élevaient à 773 000 barils par jour. En février 2022, ce chiffre était de 970 000 barils par jour. Par ailleurs, les importations de condensat du mois ont bondi à 119 233 barils par jour, contre 35 962 l’année dernière.
Depuis la 3ème semaine de janvier, les raffineries et usines pétrochimiques thaïlandaises ont progressivement augmenté leur débit de brut. Suite à l’ouverture de nouveaux sites touristiques, la demande en carburant pour les transports ne cesse de croître.
Ainsi, pour soutenir la relance du tourisme, la Thaïlande devrait continuer d’importer environ 1 million de barils par jour. Un responsable de Thaioil déclare :
« L’approvisionnement supplémentaire en brut devrait provenir du marché au comptant, car les volumes d’approvisionnement à terme sont fixes ».
Une demande en hausse suite à la reprise du tourisme
La Thaïlande entend mettre fin aux tests de dépistage avant l’arrivée pour les voyageurs. Selon le gouvernement thaïlandais, 713 183 visiteurs internationaux sont arrivés dans le pays depuis le début de l’année. Selon l’autorité du tourisme du pays, la Thaïland ambitionne d’attirer au moins 1 million de touristes par mois d’ici la fin de l’année 2022. Ce chiffre équivaut à environ 30 % des arrivées mensuelles avant la mise en place du système COVID.
Le tourisme est l’un des principaux secteurs économiques de la Taïlande. Il est crucial pour les recettes fiscales du pays. De fait, il représente 13 % du PIB thaïlandais.
Selon S&P Global Commodity Insights, la demande d’essence du pays devrait augmenter à environ 192 000 barils par jour d’ici juillet. En 2021, la consommation moyenne était de 180 000 barils par jour.
À Bangkok et à Phuket, le nombre de taxis en pleine activité a chuté de moitié par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie. Néanmoins, selon les négociants en carburants, les compagnies de taxis devraient voir l’ensemble de leur flotte en pleine activité dès que le nombre mensuel d’arrivées de touristes dépassera les 2 millions.
La Taïlande diversifie ses importations
Ainsi, en mars, la Thaïlande a augmenté ses importations de brut en provenance des Émirats arabes unis. En mars, les expéditions totales des EAU ont bondi. Elles atteignent 1,18 million de barils par jour, contre 149 749 l’année dernière et 205 423 en février. Une source chez Thaioil explique :
« Contrairement à l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis offrent de nombreuses cargaisons sans destination que les utilisateurs finaux et les sociétés commerciales asiatiques peuvent négocier librement sur le marché au comptant ».
La Thaïlande ne se limite pas aux EAU. Ainsi, les importations thaïlandaises de brut en provenance d’Arabie saoudite ont augmenté de 25 % sur l’année. Elles atteignent 225 822 barils par jour. En outre, le pays a importé 113 150 barils par jour en provenance du Nigeria au cours du mois, alors que ce n’était pas le cas l’année dernière.
En Thaïlande, une production nationale en berne
La production nationale de la Thaïlande est, jusqu’à présent, très limitée. Ainsi, les raffineurs dépendent fortement du pétrole brut importé. Au cours des deux premiers mois, la Thaïalnde a produit 81 820 barils par jour de pétrole brut, soit une baisse de 22,2 % en glissement annuel. Les principales productions du pays sont celles de Sirikit (25 389 b/j), de Tantawan (11 635 b/j) et de Nong Yao (10 188 b/j).
De la même manière, la production thaïlandaise de condensat sur la période janvier-février a chuté de 17,4 % en glissement annuel. Elle atteint 68 627 barils par jour. La production vient principalement de Pailin avec 16 317 b/j (soit une baise de 5,6 % en glissement annuel) et d’Erawan avec 14 584 b/j (soit une perte de 55,3 % en glissement annuel).
Les données concernant la production pour le premier trimestre devraient être publiées ce mois-ci.