La Tanzanie engage une nouvelle étape de sa politique énergétique en plaçant le gaz naturel comprimé (GNC) au cœur de sa stratégie de réduction de la dépendance aux importations pétrolières. Les autorités prévoient la tenue d’une concertation nationale réunissant investisseurs, banques et régulateurs pour lever les obstacles financiers freinant la construction d’infrastructures GNC.
Un plan soutenu par l’État
Le vice-ministre de l’Énergie, James Mataragio, a affirmé que le gouvernement veut rassurer les acteurs financiers sur la viabilité du secteur. Selon lui, les coûts de développement peuvent rester maîtrisés à condition que les mécanismes de financement soient adaptés. Cette initiative s’inscrit dans une logique d’investissement public visant à stimuler l’implication du secteur privé.
Des projets pilotes déjà en cours
Certaines entreprises locales et internationales ont déjà engagé des projets. BQ Construction prépare une station capable d’accueillir 180 véhicules par jour, tandis que Puma Energy prévoit quatre stations opérationnelles dans un délai de trois mois. Ces projets devraient compléter les efforts de l’État pour accélérer la disponibilité de cette alternative énergétique sur le territoire.
Un précédent inspirant au Nigeria
La démarche tanzanienne s’inspire de l’expérience nigériane, où 700 millions $ d’investissements ont été mobilisés en 2024 pour développer le GNC. Le gouvernement fédéral y a fixé un prix incitatif de 230 nairas (0,15 $) contre plus de 900 nairas (0,59 $) pour l’essence. Cette mesure a encouragé la conversion de véhicules et permis le lancement de plus de 90 stations soutenues par Shell Nigeria Gas et NNPC Gas Marketing.
Une ambition régionale et de long terme
Au-delà de la baisse des coûts du carburant, Dar es Salam souhaite sécuriser son avenir énergétique grâce à l’exploitation prochaine de ses réserves gazières offshore. Le gouvernement entend utiliser cette ressource pour limiter l’exposition aux fluctuations des cours pétroliers et s’imposer comme fournisseur régional. Une étude du cabinet Dairy Hills indique que le recours au GNC pourrait réduire de 58 % les coûts énergétiques, tout en nécessitant une mobilisation publique continue pour adapter les infrastructures et former des professionnels spécialisés.