La République arabe syrienne a signé un accord énergétique d’un montant de $7bn avec un consortium international afin de restaurer ses capacités de production électrique, fortement détériorées après quatorze années de conflit. L’accord a été conclu au palais présidentiel de Damas en présence du président par intérim Ahmad al-Chareh et de l’envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, Connaissance des Énergies a rapporté le 29 mai.
Le projet prévoit la construction de quatre centrales électriques à gaz dans les régions centrales et orientales du pays, ainsi qu’une ferme solaire d’une capacité de 1 000 mégawatts dans le sud. Selon les autorités syriennes, la capacité totale des nouvelles infrastructures atteindra 5 000 mégawatts, couvrant près de 50 % des besoins actuels en électricité du pays.
Un consortium multipartite en première ligne
Le consortium est dirigé par la société qatarienne UCC Concession Investments. Il inclut également les entreprises turques Kalyon GES Enerji Yatirimlari et Cengiz Enerji, ainsi que Power International USA. Cette opération marque une implication coordonnée de capitaux et de technologies étrangères dans un contexte de forte dégradation des infrastructures locales, où les coupures de courant peuvent durer jusqu’à 20 heures par jour.
Le ministre syrien de l’Énergie, Mohammad al-Bashir, a déclaré que les centrales seraient équipées de technologies issues des États-Unis et de pays européens. Les équipements sont destinés à accroître la fiabilité du réseau électrique et à limiter les interruptions de service.
Effets attendus sur l’emploi et le climat diplomatique
Le directeur général de UCC, Ramez al-Khayyat, a indiqué que le programme devrait permettre la création de plus de 50 000 emplois directs et 250 000 emplois indirects. Aucun calendrier d’exécution détaillé n’a été fourni, mais les travaux devraient débuter après la validation des autorisations réglementaires.
Cette coopération intervient dans un climat de normalisation progressive entre Damas et plusieurs capitales étrangères. Depuis la chute du président Bachar al-Assad en décembre, les relations se sont renforcées entre la Syrie et les gouvernements des États-Unis, du Qatar et de la Turquie. Le projet énergétique représente l’une des premières concrétisations de cette nouvelle dynamique diplomatique.
Perspectives de redressement énergétique
Le réseau électrique syrien reposait jusqu’ici sur des installations vieillissantes, exposées aux attaques et au manque de maintenance. Le recours combiné à des centrales à gaz et à une unité photovoltaïque illustre une tentative de diversification des sources d’approvisionnement pour stabiliser le service. Le consortium n’a pas communiqué de détails sur le financement ou le calendrier de retour sur investissement.