Dans une initiative audacieuse contre le réchauffement climatique, le gouvernement suisse a récemment approuvé l’exportation de dioxyde de carbone (CO2) pour son stockage dans les fonds marins à l’étranger. En effet, cette décision, prévue pour être mise en œuvre dès 2024, représente un jalon important dans l’adoption de technologies de pointe visant à lutter contre le changement climatique.
La Technologie CCS: Un Levier pour le Climat
Le processus envisagé, connu sous le nom de captage et stockage du CO2 (CCS), implique la capture des émissions de CO2 des usines avant leur liquéfaction et leur séquestration dans des réservoirs géologiques sous-marins. En outre, cette technologie est cruciale pour atteindre les objectifs à la fois internationaux et nationaux, selon le gouvernement suisse.
Objectifs Climatiques de la Suisse
Le CCS est considéré comme essentiel pour parvenir à un équilibre carbone neutre. L’objectif déclaré de la Suisse est de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, avec une ambition à long terme de réduire ces émissions de 70 à 85% d’ici 2050. En août 2019, la Suisse a même relevé cet objectif, visant la neutralité carbone dès 2050, une initiative soutenue par une majorité de sa population.
Débats et controverses autour du CCS
Néanmoins, le CCS n’est pas sans controverses. Bien que reconnu par des entités telles que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et l’Agence internationale de l’énergie, il soulève des préoccupations environnementales. Cependant, les critiques pointent du doigt le risque que cette technologie devienne un prétexte pour prolonger l’utilisation des énergies fossiles, détourne les investissements des énergies renouvelables et présente des risques de fuite.
Plusieurs projets de CCS sont en cours à travers le monde, reflétant un intérêt croissant pour cette technologie malgré ses défis. La décision suisse, conforme au Protocole de Londres de 1972, marque une étape significative, bien qu’elle nécessite une surveillance attentive pour évaluer son impact environnemental et économique à long terme.
L’autorisation suisse d’exporter le CO2 pour son stockage en fonds marins illustre une avancée significative dans la lutte contre le changement climatique. Cette décision souligne l’importance des technologies innovantes telles que le CCS, tout en soulevant des questions sur leur durabilité et leur impact environnemental. La route vers la neutralité carbone est semée d’obstacles et d’opportunités, et le chemin choisi par la Suisse pourrait bien éclairer les futures politiques climatiques mondiales.